Devant une salle archi-comble et en présence des représentants du Conseil régional du parti de l'Istiqlal, de députés et élus, ainsi que de ses diverses organisations parallèles dans la région Doukkala Abda, le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, M. Hamid Chabat, qui était accompagné des membres du comité exécutif et autres responsable du Parti à El Jadida, Sidi Bennour, Safi et Youssoufia, a tenu samedi avec les militants istiqlaliens une rencontre communicationnelle sous le thème: «Jihad de la dignité pour la préservation des acquis» Dans une brève allocution de bienvenue, Haj Ahmed Hamouli, inspecteur du Parti à El Jadida, a souligné l'importance de cette étape qui, a-t-il dit, illustre la proximité de la direction de ses bases et son souci constant de communiquer avec elles en vue de concrétiser le programme général du parti. Le parti de l'Istiqlal, a-t-il indiqué, tire sa valeur de son implication constante dans l'action politique, de sa proximité des citoyens et de l'attention qu'il accorde à leurs intérêts et préoccupations…
Prenant la parole, M. Hamid Chabat a, de son côté, souligné qu'un an et demi après l'arrivée du gouvernement actuel, l'économie du pays se vautre dans une situation critique, frôlant la catastrophe en raison des décisions unilatérales et faute de cohésion de ses composantes. C'est pourquoi, dit-il, en tant que Parti ayant fois en les institutions, «nous avons adressé au chef du gouvernement, en date du 3 janvier, un mémorandum pour exposer notre point de vue quant à la manière dont l'Exécutif est géré, avant de décider notre retrait du gouvernement. Il s'agit, précise t-il d'une décision souveraine qui restera de mise, si le gouvernement de Benkirane persiste et signe à rejeter toute autre solution d'un remaniement ministériel, et d'adoption d'une politique réaliste et basée sur des programmes socio-économiques prenant en compte le pouvoir d'achat des citoyens et les intérêts du peuple marocain.
Le secrétaire général a rappelé que le Parti de l'Istiqlal et depuis sa fondation milite en faveur de la bonne gouvernance, continue sa lutte contre la corruption et œuvre pour asseoir un Etat de droit et de justice sociale, notant que la force du Maroc réside dans la persistance du patriotisme marocain, la diversité de la culture et de la cohésion de ses différentes composantes de la vie sociale, ainsi que leur indéfectible attachement à l'identité nationale et à l'institution Royale "Le Parti de l'Istiqlal et la totalité de ses entités, indique M. Chabat, animent les mêmes convictions, à savoir la défense de l'identité nationale et l'attachement indéfectible au glorieux trône Alaouite, mettant à cet effet en exergue la relation sacrée et les liens étroits qui unissent l'Institution Royale au Parti de l'Istiqlal depuis 1934'', renouvelant par la même occasion sa ferme volonté de poursuivre la «bataille pour la préservation de la dignité du citoyen marocain». Et d'ajouter: «Nous ne sommes pas en désaccord avec le PJD, mais avec une institution gouvernementale qui prône, loin de ses alliés, une gestion unilatérale des affaires publiques de l'Etat, ce qui va à l'encontre des principes de la démocratie et risque de saper tous les efforts déployés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui font aujourd'hui du Maroc, par sa stabilité économique et politique, une destination prometteuse pour les investisseurs».
Dans le même ordre d'idées, le secrétaire général du PI est allé jusqu'à proposer au chef du gouvernement un débat public télévisé, afin que les citoyens prennent acte des positions et points de vue des uns et des autres en ce qui concerne la réalité de la situation politique et économique, du bilan du gouvernement et d'autres questions, précisant que l'Istiqlal n'a jamais réclamé le départ du chef du gouvernement mais lui demande seulement de prendre des mesures courageuses en faveur du peuple conformément aux larges prérogatives que lui confère la Constitution et que ce que le parti de l'Istiqlal en attend et en espère d'abord c'est d'asseoir la bonne gouvernance, lutter effectivement contre la corruption et l'économie de rente.
«Autant en emporte le vent!» a qualifié Chabat les promesses non tenues par le chef du gouvernement. Il a rappelé à ce sujet que le chef du gouvernement avait en effet promis des miracles, six mois seulement après son investiture, dont l'augmentation du SMIG à 3000,00 Dh, un taux de croissance de 7% et autres promesses du même cru, de même qu'au cours de février dernier il avait promis de procéder à un remaniement gouvernemental et de veiller à une présence féminine plus significative au sein de ce dernier, en vain. A contrario, le SMIG a chuté d'environ 250,00 Dh du fait de l'augmentation des prix des carburants, alors que le taux de croissance est en baisse et que l'activité économique est à l'arrêt total…
Déplorant la propension du chef du gouvernement à pratiquer la politique du fait accompli et à prendre des mesures unilatérales, tels que l'augmentation des prix de denrées alimentaires de base et de carburants et le blocage du dialogue social, Hamid Chabat a invité le chef du gouvernement à ouvrir un dialogue responsable et transparent avec les syndicats et le parlement. «Nous sommes, a t-il ajouté contre la pratique de la surenchère dans la religion et nous militons plutôt pour une surenchère qui prône le «Jihad» pour la dignité et la vie décente des citoyens marocains. C'est-à-dire une surenchère fondée sur la garantie d'une éducation de qualité, pour la santé pour tous, la création de l'emploi, la préservation du pouvoir d'achat des citoyens et la stabilité économique et politique du pays…
Rappelons que cette rencontre communicationnelle a été ponctuée par des slogans scandés par l'assistance. Entre autres, on pouvait retenir: «le Parti de l'Istiqlal a épuisé toutes ses possibilités et rempli toutes ses obligations envers ses alliés et les circonstances particulièrement délicates que traverse le pays». «Le PI enregistre avec fierté et orgueil les grandes avancés menées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI». «Le PI considère le remaniement gouvernemental comme le seul moyen efficient de parvenir au «déclic» espéré et à la redynamisation des secteurs gouvernementaux», etc.