Lascène artistique perd l'une de ses figures les plus populaires. Mohammed Ben Brahim est décédé, mercredi le 8 Mai 2013, à l'âge de 64 ans Adieu l'ami, on t'aimait bien ! C'est dur de le dire au passé en parlant de Si Mohammed Ben Brahim, HAB ROMMANE, lui, l'ami de tout le monde, l'ami que tout le monde aimait bien. Mercredi 8 Mai 2013, Si Mohammed Ben Brahim, HAB ROMMANE, le farceur enjoué, le pince-sans-rire, nous en a joué une bien bonne farce, sa dernière, en quittant ce monde sur la pointe des pieds, sans crier gare. Sans avoir frappé les trois coups, il a tiré le rideau de la grande scène de la vie, nous laissant sans voix et, surtout, sans avoir envie d'applaudir. La vie, il la croquait à pleine dents, lui qui avait combattu avec courage et ténacité une maladie qui était censée l'emporter mais qu'il avait vaincue, voici quelques années. Il laisse un désarroi chez toutes celles et tous ceux qui l'ont connu, côtoyé et qui vouaient une profonde admiration à cet artiste-né plein d'esprit et toujours prêt à rire de tout, à plaisanter de tout, à se déguiser et à faire le pantin. Comme le relevait lui-même, « J'ai toujours été rigolo, déjà à l'école ; j'alignais les âneries mais c'est comme cela qu'on m'aimait. Autrement ça n'aurait pas été moi-même ». Pour oublier notre tristesse, il faudra se remémorer tous les bons souvenirs qui nous lient à sa riche personnalité, à sa perpétuelle et franche bonne humeur. Si Mohammed Ben Brahim, HAB ROMMANE, aimait tant les contacts humains, les gens, que son intégration fut aussi rapide que facile. Il se dévoua sans compter, comme acteur de théâtre et de cinéma. Eminemment sympathique, attachant, Si Mohammed Ben Brahim, HAB ROMMANE, occupait une large place dans la société et son départ laisse déjà un grand vide. Homme de théâtre, de cinéma, de rire, HAB ROMMANE, Mohammed Ben Brahim partageait généreusement sa joie de vivre, son sens du bon mot autant que celui de l'écoute. Cela l'avait rendu éminemment sympathique et populaire. Son imitation talentueuse du personnage fétiche de l'élève con lui a valu son surnom de «Hamaka». Né à Casablanca en 1949 et surnommé "Hab Rommane" (le grain de grenade), Si Mohamed Ben Brahim a pu conquérir les cœurs des Marocains grâce à son humour. C'est dans le théâtre que M. Ben Brahim a commencé depuis son jeune âge son parcours artistique. Et c'est le hasard qui lui a permis de rencontrer l'homme de théâtre feu Mohammed Saïd Afifi. Ainsi, Si Mohammed Ben Brahim a débuté son vrai parcours artistique, dans les années 70, au théâtre municipal d'El Jadida, avec de nombreux artistes de la ville d'El Jadida tels que Mustapha Jelbi, Abdelâziz Chakir, Abdelmajid Nejdi, Amina Niazi et tant d'autres sous la direction de feu Mohammed Saïd Afifi. Voilà pourquoi Si Mohammed Ben Brahim, HAB ROMMANE, ne cessait de dire : « C'est grâce à Si Mohammed Saïd Afifi que j'ai appris beaucoup de choses sur le théâtre. En ce temps, on répétait des pièces de théâtre classiques comme «Hamlet», « Bouazizi », «Saouanih » ou encore «Les ruses de Jouha». Pour moi donc, c'est dans cette ville qu'allait s'amorcer ma carrière. Je ne sais pas pourquoi on veut gommer cette époque de mon parcours artistique… », répétait à maintes reprises Si Mohammed Ben Brahim». Si Mohammed Ben Brahim a aussi travaillé au sein des troupes d'Abdelâdim Chennaoui, Abdelkader El Badaoui et Mohamed Tsouli. Après cette étape, il a constitué sa propre troupe baptisée «Massrah El Basma» avec laquelle il a joué plusieurs pièces. «Le théâtre m'a beaucoup aidé à évoluer dans ma carrière. Il ne faut pas oublier qu'en cette période il n'y avait pas d'aide financière, on n'avait que l'amour de notre public», avait-il répété à plusieurs reprises. En 1975, l'acteur a commencé la comédie en duo en compagnie de Mohammed Berradi, puis de Mustapha Dassoukine et enfin de Mustapha Hanini. M. Ben Brahim a passé toute son enfance à Derb Soltane(Casablanca). «J'ai été un enfant plus que turbulent, comme on dit chez nous. Je me rappelle qu'il m'arrivait souvent de déchirer des affiches de pièces de théâtre collées sur les murs par les comédiens de l'époque, en l'occurrence Abdelkader El Badaoui, Abdelâdim Chennaoui»… «Je me suis hâté, de peur d'être corrigé à nouveau, de préciser que je voulais uniquement assister aux répétitions qui m'ont fasciné. Et depuis, j'ai voulu coûte que coûte devenir un grand artiste», disait-il. HAB ROMMANE a aussi participé à plusieurs productions cinématographiques nationales et étrangères. Le public le découvrait dans le film «Casanegra» de Noureddine Lekhmari. Il a également participé dans le film «Bidaouas» d'Abdelkader Lagtaa, «Rêves ardents» de Hakim Belabbès, « Elle est diabétique » de Hakim Noury, « Histoire d'une rose » d'Abdelmajid Rchich, « Regard » de Noureddine Lekhmari, au long métrage «La route vers Kaboul» de Brahim Chkiri, le film «Mille mois » de Faouzi Bensaïdi, la célèbre série télévisée «Hdidane» de Fatima Boubekdi et le film «Al Wasiya» d'Allal Allioui… HAB ROMMANE a également travaillé en tant qu'animateur télé pour l'émission Sibaq El Moudoune. Le décès de Mohamed Ben Brahim, HAB ROMMANE, ne constitue pas uniquement une perte pour sa petite famille, mais aussi pour toute la famille artistique nationale qui perd ainsi un autre artiste hors paire, après la mort de Si Mohammed Saïd Afifi, Si Ahmed Taïeb Laâlej, Ahmed Lahlil, Aziz Alaoui, Mohamed Majd et Hassan Mediaf. D'origine Doukkalie -abdie, Mohammed Ben Brahim s'était installé à Bir Jdid, il y a plus de deux décennies. Si Mohamed, ça fait plus d'une quarantaine d'années que je t'ai connu chez feu Maître Mohammed Saïd Afifi. Mes souvenirs de cette belle époque de l'âge d'or du théâtre Jdidi sont intacts….. Tes blagues nous ont fait rire plusieurs fois, sauf la dernière où tu nous fais pleurer. Tu étais bon, gentil, si drôle, bref un frère adorable. Et c'est l'image que tu as voulu que l'on garde de toi. Repose donc en paix notre HAB ROMMANE, tu resteras pour toujours dans nos cœurs. Toi et Afifi sont maintenant deux étoiles de plus dans le ciel qui brillent de mille feux! Nous ne vous oublierons jamais, surtout là à El Jadida! Rappelons qu'El Jadida a rendu un vibrant hommage à cette star de la comédie populaire en 2011, lors du festival Jawhara. Des spectateurs de tous âges ont chaleureusement applaudi cette pyramide de la comédie qui a tenu tête à la maladie jusqu'au dernier souffle. À noter à la fin que les funérailles de Mohamed Ben Brahim ont eu lieu, mercredi 8 Mai 2013, après la prière d'Al Asr au cimetière Sidi Makhlouf de Bir Jdid dans la province d'El Jadida. Ces funérailles émouvantes se sont déroulées en présence du gouverneur de la province d'El Jadida, de centaines de personnes, un grand nombre d'artistes, de comédiens, des amis et proches qui ont accompagné ce comédien hors pair à sa dernière demeure et lui rendant ainsi un dernier hommage. SM le Roi Mohammed VI adresse ses condoléances à la famille de Ben Brahim SM le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances aux membres de la famille du comédien marocain Mohamed Ben Brahim, décédé mercredi des suites d'une longue maladie. Dans ce message, SM le Roi indique avoir appris avec une vive émotion et une profonde peine la nouvelle du décès de l'artiste Mohamed Ben Brahim, implorant le Très Haut de l'entourer de Sa Sainte Miséricorde. "En cette douloureuse circonstance, Nous vous exprimons et à l'ensemble des proches du défunt, ainsi qu'à sa grande famille artistique, les vives condoléances et la sincère compassion", écrit SM le Roi, mettant en exergue les qualités humaines de feu Mohamed Ben Brahim en tant qu'artiste émérite qui a consacré sa vie à l'art de l'interprétation, fait preuve de créativité et réjoui son public et ses fans, particulièrement dans ses rôles humoristiques dans lesquels il a brillé dans des œuvres réussies que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision. Le Souverain dit partager la peine des membres de la famille du défunt suite à cette perte cruelle, priant Dieu de leur accorder patience et consolation et de rétribuer le disparu pour les services qu'il a rendus à sa patrie dans le domaine artistique.