Une estafette, représentante, de loin, apparait au bout de la rue. A l'autre bout, Maati ne l'a pas remarqué pour une fois. Il était en plein rêve de la belle vie et de l'argent qu'il n'a pas. Illusion, souvent tentée pour rejoindre l'Eldorado. Pas assez de thune pour risquer une vie, qui d'ailleurs est pour lui sans…Quitte ou double. L'estafette s'arrête devant lui, Maati panique et prend la débandade, abandonnant tout son maigre capital. La relation entre Maati et l'estafette n'était pas souvent saine, une histoire du chat et de la souris à répétition. Une concurrence, devenue habituelle et permanente. Un spectacle quotidien qui meuble le temps perdu de ses observateurs, des interprétations et des conclusions qui sont devenues lassantes et immuables. Miloud descend de l'estafette, toujours fier de son apparence, l'ordre c'est lui. Devant lui quatre minables paquets de cigarettes : Marquise, Marlboro, Casa sport et Olympic bleu. Il ne voulait pas faire peur à Maati, il voulait acheter une cigarette. Ses payes sont très maigres pour pouvoir se procurer un paquet, responsabilité d'une petite famille oblige et aussi la grande… Et alors une grande poursuite dans les petites ruelles entre l'estafette et Maati commence, et le spectacle continue à la satisfaction des curieux. La rumeur s'enflamme et les interprétations fusent, le vraisemblable l'emporte sur le vrai. Dans une impasse, Maati est foutu et cerné par l'estafette. Miloud descend, Maati met les mains en cime sans lui demander. -Qu'est-ce que tu as ? -J'ai rien fait…, ce n'est pas à moi ces paquets de cigarettes.., je vous jure monsieur -C'est à qui ? ….Je prends une cigarette, c'est combien ? -2 dirhams -Les voilà et tu rends ce capital à son propriétaire. Garou, Garou….Maati s'en va d'un côté, Miloud reprend son estafette. Deux risques qui s'entre fusent. Miloud a failli à ses fonctions d'ordre…Maati reprendra son gagne-pain avec la peur en trousse….