Mardi 06 novembre à 16h, le Théâtre d'El Jadida a été inauguré par le ministre de la Culture, M. Mohamed Amine Sbihi, après de long mois de travaux. Des restaurations et des travaux de rénovation ont été réalisés sur une grande partie du théâtre permettant de sauvegarder ce site emblématique de la Deauville marocaine, El Jadida.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, a décidé de donner au Théâtre d'El Jadida le nom de l'Othello marocain, Mohamed Saïd Afifi. Ainsi, le Théâtre d'El Jadida, dont la cérémonie de la réouverture a été organisée le 6 novembre 2012, à l'occasion du 37ème Anniversaire de la Marche Verte, porte donc le nom d'un homme de théâtre qui était un nationaliste fier de sa culture arabe et un humaniste à visées universalistes pour soutenir et accompagner cet élan suscité par sa rénovation et redonner au théâtre d'El Jadida ses lettres de noblesse. À cette occasion, madame Karima Afifi, la femme de feu Mohamed Saïd Afifi et ses enfants expriment leur profonde gratitude à Sa Majesté le Roi pour la Haute sollicitude dont il a toujours entouré l'Othello marocain, Mohamed Saïd Afifi, et pour l'intérêt qu'il porte à la promotion de l'art en général. Quant à la Compagnie Labrija Ibdaâe, dédiée au feu Mohamed Saïd Afifi, elle a exprimé toute la fierté de tous ses membres d'apprendre que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, a décidé de donner au Théâtre d'El Jadida le nom de leur grand maître, Mohamed Saïd Afifi, vu ses talents multiples en matière d'expression d'art. Ils se sont dits convaincus que, grâce à cette sage décision, tous les hommes de théâtre doukkalis, en particulier et marocains en général travailleront d'arrache-pied afin que le théâtre Mohamed Saïd Afifi soit un véritable outil de communication et une passerelle ouverte sur le monde. En effet, cette infrastructure sera au-delà de l'outil de promotion de l'art et de la culture, un instrument pour favoriser l'émergence d'une citoyenneté responsable qui repose sur nos valeurs. D'autre part, cette Initiative Royale témoigne clairement de la sollicitude constante dont SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, ne cesse d'entourer les artistes marocains et leurs familles. Elle est aussi un grand hommage à l'Othello Marocain, Mohamed Saïd Afifi dont la volonté était entièrement dédiée à son métier d'acteur, de musicien, de comédien et de metteur en scène et c'est ce qui lui a donné le succès. Et, sûrement, cette Initiative Royale va contribuer à encourager les jeunes qui veulent se lancer dans une carrière artistique, au cinéma ou au théâtre. En ce qui concerne l'inauguration du Théâtre Mohamed Said Afifi, les présents étaient presque sept cents spectateurs, mardi après-midi, pour assister au baptême du théâtre qui maintenant s'appelle officiellement Mohamed Said Afifi. Il est vrai que la DGCL, le conseil provincial, la commune urbaine d'El Jadida et la commune rurale de Moulay Abdellah avaient mis le paquet pour les travaux de rénovation de ce géant de l'art, estimés à près de 7,5 millions de DH. Il est vrai a mis le paquet pour concocter un grand spectacle.Mais on ne comprend pas pourquoi les artistes Jdidis, élèves de feu Mohamed Said Afifi ont été frappés « d'ostracisme » lors de cette inauguration et pourquoi on n'a pas invité le grand comédien Mohamed Ben Brahim, Berradi, Chahramane et tant d'autres. Oui, le public avait répondu présent en grand nombre pour cet évènement et de nombreuses personnalités s'étaient déplacées à El Jadida pour cette occasion tels que Mjid, Abdelwahab Doukkali, Omar Sayed, Buimid, El Jem, Erraji, Nafali, Hassan Benjelloun, Ezzine, Ajil, Bikr et tant d'autres. Le ruban a été coupé par le ministre de la Culture, M. Mohamed Amine Sbihi, le gouverneur de la Province d'El Jadida, Mouâad El Jamaï, Madame Karima Afifi, veuve de feu Mohamed Said Afifi, le président du Conseil Provincial d'El Jadida, Mohamed Zahidi et des présidents des conseils communaux d'El Jadida et Moulay Abdellah. Oui, mardi, c'était l'inauguration du théâtre Mohamed Said Afifi, ce gâteau de communion, cette dragée qui trône entre le port et la poste. De l'extérieur c'est tape à l'œil au sens littéral du mot. Peut être s'y habituera-t-on comme à d'autres monuments qui ont fait froncer le nez puis sont entrés dans le paysage. Pour le moment on ressent un emballage en papier cadeau clinquant. A l'intérieur ? Bon, déjà un point positif : les couleurs n'y choquent pas. Les loges d'artistes font très peu majestueuses, la rampe et le manteau d'arlequin ont disparus définitivement, mais sans doute il a fallu se contenter d'une emprise limitée. On eut aimé pour cette inauguration avoir une climatisation adéquate dans la jauge, enfin après les retards de rigueur, dans la salle principale qui n'a pas pu contenir tous les invités. D'abord la salle : les éclairages placés au sol, entre les rangées, devraient être placés en bouts de rangées, sans empiéter sur le passage. Les fauteuils ? Etroits, inconfortables pour voir un spectacle. Pour conclure, disons que, pour traduire l'importance de la vie culturelle au sein de la ville d'El Jadida, il faut citer la phrase que répétait sans cesse feu Mohamed Said Afifi : « Nous voulons de la vie au théâtre et du théâtre dans la vie. C'est pourquoi ce théâtre doit être la fierté collective et un formidable levier de la culture et de l'art...». Rappelons que Mohamed Saïd Afifi, qui est né le 25/12/1935 à El Jadida, a été décoré le 03 Mars 1993 du Wissam du Mérite National, première classe. Il a aussi reçu le 14 Mai 1994 du Ministère de la Culture un certificat de considération et d'honneur pour les services rendus à l'Art Théâtral, comme il a reçu le 14 Mai 2006 le Diplôme de Médaille Vermeil remis par Arts – Sciences- Lettres, académie couronnée par l'Académie Française. Mohamed Saïd Afifi avait un profond respect pour l'être humain et pour l'Art, il détestait la médiocrité et disait : « L'Art est éternel et la vie est courte ». Afifi a suivi une formation de 1951 à 1956 au sein de la troupe Mâamoura, il effectua des stages à Paris de Mime, de marionnettes et de théâtre à Paris et a suivi une formation au Théâtre National Old Vick à Londres. En 1957 il joue avec succès Hamlet à Alger et à Carthage. Mohamed Saïd Afifi a été honoré le 17 Mars 2009 au Théâtre National Mohamed V à l'occasion de « La Journée Internationale du Théâtre ».Au cours de cette cérémonie, il a dit cette phrase qui reflète son amour pour le théâtre : « Le théâtre est une lecture profonde de la pensée, il est à la base du rêve, c'est une foi, aucune religion ne peut exister si elle n'habite pas l'âme de l'Homme ». En plus, à l'ouverture de cette journée, il a été dit : « Un pays sans passé n'a pas d'avenir ».Mohamed Saïd Afifi a immédiatement répondu : « Notre pays peut être fier de son passé et de son histoire ».