De nos jours, dire que quelqu'un est cultivé équivaudrait à le qualifier d'inutile. Désormais tout se calcule suivant le degré de technicité de la personne, selon un bac plus combien et suivant les lois du marché : offre et demande. La culture est devenue un plus inutile. Mais la Culture n'est–elle pas le ciment qui lie solidement les individus et les groupes qui forment une société ? N'est-elle pas un instrument désirable de promotion sociale pour les classes défavorisées ? N'est-elle pas le substrat de l'infrastructure qui sert de base à toute collectivité humaine ? N'est-elle pas l'activité qui sépare l'homme de l'animal ? Les réponses sont impérativement positives. La culture englobe toute la connaissance de l'homme y compris sa technicité. Elle est le moule et le canevas général. Car que vaut la science sans philosophie et sans morale, deux composantes de mère culture ? L'idée de culture n'est pas dépassée, elle permet à ceux qui l'acquièrent de mieux comprendre le monde qui les entoure et de développer leur esprit critique. On peut certes estimer que la culture, c'est toujours mieux que son absence. Et qui est chargé d'inculquer cette culture qui forme l'identité individuelle et collective ? Ce sont l'Etat, la famille, l'école, La société et aussi les collectivités locales. Car il est du devoir des communes de créer les infrastructures, dans tous les domaines, nécessaires à l'épanouissement des citoyens, comme les salles de théâtre, les arts plastiques, les lieux de loisirs, les conservatoires de musique, les bibliothèques, les terrains de sport, le savoir faire traditionnel... La Charte Communale prévoit dans son Article 35 : « Le conseil règle par ses délibérations les affaires de la commune. A cet effet, il décide des mesures à prendre pour assurer le développement économiques, social et culturel de la commune. ».Et le législateur les a désignées pour les responsabiliser à trouver les fonds nécessaires à la promotion de Dame Culture à l'échelon national. Or, et c'est bien malheureux de le dire, dame culture reste le parent pauvre des politiques locales et évoquer ce sujet dans un conseil communal est devenue une moquerie, car il faut dire qu'il ne remplit pas les poches de certains élus véreux. Si les responsables ne réagissent pas en un sursaut responsable et citoyen cela équivaudrait à qualifier la culture dans notre pays comme un « bateau voguant sur l'eau…mais sans phare pour l'orienter ».