En marge du festival « Malhounyat » qui s'est déroulé à El Jadida et Azemmour, une chanteuse vient de voler, haut la main, la vedette aux autres participants. Une voix chaude et suave. Une magnifique présence sur scène et une prestation générale, lors de la soirée de clôture de ce 04 août à Azemmour, qui a constitué, sans aucun conteste, l'un des moments forts de ce festival. Aujourd'hui, Asmae Lazrak fait l'unanimité autour d'elle. C'est l'une des voix féminines avec laquelle il faudra désormais compter dans le registre du Malhoune au Maroc. Cinq minutes après son spectacle, c'est une jeune fille délicate, au sourire lumineux, qui accepte de nous recevoir dans sa loge, pour nous livrer sa première réaction sur Malhounyat.
- Quelle impression cela vous fait-il, de participer à cette 2ème édition de Malhounyates ?
C'est un pur bonheur ! D'abord parce que c'est un festival qui s'est fait une place parmi les manifestations culturelles, ensuite parce que les organisateurs m'ont fait l'honneur de m'inviter, pour la deuxième fois, après ma participation l'an dernier à El Jadida lors de la première édition. De plus, chanter dans cette région et devant un si merveilleux public, est la meilleure reconnaissance de la part des doukkalis. J'ai chanté au festival des Musiques Sacrées à Fès et à celui de Mawazine à Rabat, pour ne citer que les plus connus. J'ai également eu l'occasion de me produire à l'étranger. Cependant, chanter à El Jadida et Azemmour revêt une connotation spéciale. Je dois avouer que c'est une région qui m'a séduite depuis mon enfance et dont le charme continue d'opérer à ce jour.
-Il y a cinq minutes, vous étiez encore sur scène, dans quel état d'esprit se trouve Asmae Lazrak ?
Très heureuse. Me produire devant un public mélomane et fin connaisseur est tout simplement magnifique ! J'ai beaucoup apprécié cette ambiance interactive, ce feed-back qui s'est créé entre le public Azemmouri et moi. Les gens m'accompagnaient en chantant et répétant après moi. Leur présence et leurs applaudissements démontrent bien qu'ils sont là pour faire la fête certes, mais ne manquant pas de me faire sentir, par la même occasion, qu'ils partageaient pleinement mon bonheur. Ce comportement a du reste très largement contribué à l'ambiance festive que vous venez de voir. Ce public et cette soirée sont vraiment uniques. Une grande fête, un festival qui tient toutes ses promesses. Ceci n'est nullement fortuit puisqueAzemmour est un véritable fief du Malhoune et j'ajouterai que c'est ici, entre autres, qu'à été créée, la magnifique Qassida d'El Harraz, de Jilali Labsir.
-Votre mot de la fin.
Je suis émerveillée par l'emplacement de cette scène (Mausolée d'Abraham Moul Niss) dans une ville si chargée d'histoire, jouxtant le fleuve d'Oum Errabiî dont l'alose (Chabel) fut si légendaire jusqu'à un passé récent. L'embouchure permettant à l'Oued de rejoindre l'Atlantique à quelques pas d'ici et tous ces saints entourant la scène comme pour la protéger :Lalla Aicha Al Bahria, Sidi Daoud, Moulay Bouchaib…lui donnent un cachet particulier. J'ajouterai que ce décor et cette ambiance représentent, à eux seuls la meilleure Qassida du Malhoune.