Le quatrième Conseil de Bank Al-Maghrib, au titre de l'année 2021, se tiendra le 21 décembre pour décider de la conduite de la politique monétaire. Ce Conseil intervient, faut-il rappeler, dans un contexte de reprise économique associée à un ralentissement de la distribution des crédits, particulièrement ceux destinés à l'investissement. « Parallèlement, sur le plan monétaire, le déficit de liquidité du système bancaire s'est atténué, au cours du quatrième trimestre, en résultat d'une amélioration conjuguée des différents facteurs autonomes de la liquidité bancaire », annonce CDG Capital Insight. Et d'enchaîner : « Il est à préciser, que dans le cadre du rapport relatif au Nouveau Modèle de Développement, la Commission spéciale a retenu comme principale recommandation pour améliorer la conduite de la politique monétaire : « une conduite de la politique monétaire qui concilie de manière plus équilibrée les objectifs de croissance et d'inflation dans le cadre d'un mandat dual ». A cet égard, il convient de rappeler qu'au cours de l'année 2020, la banque centrale a adopté une série de mesures expansionnistes en vue d'amortir le choc de la crise sanitaire sur l'économie nationale et faciliter l'accès au financement à travers : * Les deux baisses du taux directeur de mars (-25 Pbs) et juin (-50 Pbs) 2020 avec un élargissement du collatéral et une révision des coefficients de décote des actifs ; * Le changement dans son mode d'intervention en termes d'instruments utilisés pour combler le déficit de liquidité bancaire, avec un recours plus important aux instruments de long terme, en l'occurrence les pensions livrées à long terme (sur 1 mois et 3 mois), les prêts garantis sur 1 an et les opérations de swap de change. En effet, l'instrument permanent, qui est l'avance à 7 jours sur appel d'offre, a été réduit, depuis mars 2020, à environ 35% en moyenne de l'encours global des interventions de la Banque centrale contre 95% enregistré en 2019. Lire également : Faut-il craindre l'inflation au Maroc ? L'inflation reste modérée S'agissant de l'inflation, malgré le faible dérapage à la hausse de l'inflation sous-jacente enregistrée au cours des derniers mois, les prévisions à moyen terme demeurent en dessous du seuil théorique de 2% reflétant l'absence de pressions émanant de la demande, comme l'illustre le niveau élevé du taux de chômage (11,8% en T3-2021) et la faible progression des crédits. Sur la base de l'ensemble des évolutions présentées ci-dessus, trois faits majeurs caractérisent le comportement des sphères monétaire, financière et réelle de l'économie nationale, depuis la tenue du dernier Conseil de Bank Al-Maghrib en octobre 2021, en l'occurrence : Dans ce contexte, nous pensons qu'il est plus probable que le Conseil de Bank Al-Maghrib maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5% lors de ce prochain Conseil, et ce dans l'attente (i) d'une transmission complète des baisses du taux directeur vers les taux débiteurs et (ii) d'une amélioration des conditions d'investissement et de financement. (Avec CDG Capital)