CDG Capital Insight prévoit que Bank Al Maghrib (BAM) maintienne inchangé le taux directeur à 1,5%, lors de son prochain Conseil prévu le 23 mars courant. Dans son flash pré-Conseil de Bank Al-Maghrib, CDG Capital Insight estime « plus probable que le Conseil de Bank Al-Maghrib maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5% lors de ce prochain Conseil, et ce dans l'attente d'une transmission complète des baisses du taux directeur vers les taux débiteurs et d'une reprise de la demande de crédit aussi bien des entreprises que des ménages ». « Certes dans les conditions économiques actuelles, une amélioration supplémentaire des conditions de financement pourrait être bénéfique pour la relance, et ce d'autant plus que les risques inflationnistes à l'horizon de prévision (8 trimestres) sont globalement orientés à la baisse en résultat de la régression prévue de la demande avec la hausse anticipée du chômage, le ralentissement du taux d'accroissement des transferts des MRE et la baisse des crédits accordés aux ménages », commente Ahmed Zhani, économiste à la Direction Insight. Il relève néanmoins qu'en dépit des deux baisses du taux directeur de 75 points de base (PBS) en 2020, la transmission vers les taux débiteurs, particulièrement ceux relatifs aux entreprises, demeure incomplète en liaison d'une part, avec la hausse du risque associé à cette catégorie de prêt et d'autre part, la durée nécessaire pour ajuster à la baisse le coût moyen des ressources bancaires afin de préserver la marge d'intermédiation. Parallèlement, poursuit-il, le taux d'accroissement des crédits continue à ralentir en liaison avec la mauvaise conjoncture économique et l'affaiblissement de la capacité de crédit des ménages. A noter que depuis le début de la pandémie, BAM a adopté une série de mesures expansionnistes à travers, les deux baisses du taux directeur de mars (-25 Pbs) et juin (-50 Pbs) 2020 avec un élargissement du collatéral et une révision des coefficients de décote des actifs, ainsi que le changement dans son mode d'intervention en termes d'instruments utilisés pour combler le déficit de liquidité bancaire, avec un recours plus important aux instruments de long terme, en l'occurrence les pensions livrées à long terme (sur 1 mois et 3 mois), les prêts garantis sur 1 an et les opérations de swap de change.