Les participants au Forum régional arabe pour la réduction des risques de catastrophes, qui a clos ses travaux jeudi à Rabat, ont plaidé pour la poursuite du renforcement et du développement des politiques arabes en la matière, en tenant compte des répercussions des changements climatiques. Donnant lecture à la « Déclaration de Rabat », qui a sanctionné les travaux de cette rencontre, le wali, secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Mohamed Faouzi, a indiqué que les participants ont souligné que la poursuite du renforcement et du développement des politiques arabes en matière de réduction des risques de catastrophes devrait aller de pair avec les plans d'adaptation au changement climatique et d'allègement de ses impacts pour réaliser les objectifs du développement durable et renforcer les capacités des pays arabes en leur permettant d'accéder au financement international pour réduire les risques des catastrophes. Les participants ont mis l'accent sur l'importance d'inclure davantage les risques des catastrophes dans les plans et programmes locaux des pays arabes, notamment à travers le traitement des risques et la réduction de leurs impacts négatifs, le renforcement de la souplesse et des capacités de résilience en adéquation avec les changements climatiques et les objectifs du développement durable, et la promotion de l'investissement dans les programmes liés à la réduction des risques des catastrophes, selon une approche participative intégrée visant l'implication des partenaires concernés par cette thématique (administrations, institutions gouvernementales et législatives, universités, centres de formation, instituts de recherche scientifique, médias, acteurs associatifs, et secteurs privé). La Déclaration de Rabat a souligné les objectifs et les priorités du Cadre d'action de Sendai et de la stratégie arabe pour la réduction des risques de catastrophes 2030, et réitéré l'engagement et l'appui par tous les moyens au passage d'un mode de gestion des risques des catastrophes à une pratique de développement globale capable de résister aux catastrophes. Cette transition, opérée en harmonie avec des politiques de développement durable, devrait tenir compte du changement climatique et de la préservation de la diversité biologique et de systèmes environnementaux aux plans local, provincial et national, à travers les outils de mise en œuvre du plan d'action prioritaire pour la réduction des risques de catastrophes 2021/2024, adopté lors de ce forum, sachant que ces outils seront soumis à la prochaine réunion du mécanisme de coordination arabe pour la réduction des risques de catastrophes. La Déclaration a fait état d'un intérêt marqué et d'une grande inquiétude vis-à-vis de la crise sanitaire mondiale toujours en cours dans le sillage de la propagation du nouveau coronavirus, et souligné l'impératif de conjuguer les efforts des pays arabes, en coordination et en collaboration avec les différentes organisations arabes et onusiennes, pour lutter contre cette pandémie et contre tous les risques biologiques pouvant survenir à l'avenir. Elle a appelé les gouvernements arabes et des partenaires concernés à favoriser la complémentarité et l'adéquation entre les stratégies et programmes de lutte contre les risques de catastrophes et les politiques de développement durable, afin d'en faire un ensemble global et intégré brassant les divers niveaux social, sanitaire et de de développement. Le document plaide également pour le renforcement des partenariats et de la coopération entre les parties concernées pour accélérer la mise en œuvre du Cadre de Sendai et de la stratégie arabe de lutte contre les risques de catastrophes, et le soutien des pays arabes incapables de répondre aux exigences du Cadre de Sendai et des stratégies pertinentes. La Déclaration de Rabat a également appelé à poursuivre l'amélioration et la modernisation de la base de données et des statistiques relatives aux catastrophes et à leurs dégâts, leur analyse et évaluation, ainsi que le soutien à la création d'instruments statistiques dédiés à la coordination entre les différentes parties productrices de données liées aux catastrophes sur le plan national, outre la mise à profit des expériences arabes en matière de parachèvement des systèmes de données inhérentes à la réduction des risques de catastrophes ou leur actualisation à la rigueur, en plus de la création d'un registre national des risques et un autre consacré aux dégâts consécutifs aux catastrophes naturelles. Un accent particulier a été également mis sur le renforcement de la participation agissante des femmes et des jeunes au pilotage de l'élaboration et de l'exécution des stratégies, politiques et programmes de réduction des risques de catastrophes à travers une approche axée sur le genre social et tenant compte des besoins des femmes, des personnes âgées, des enfants, des jeunes et des personnes en situation de handicap, en plus du renforcement de l'action bénévole pour qualifier des cadres capables d'assister les sinistrés en cas de catastrophes. La Déclaration a aussi jugé important d'encourager les investissements qui tiennent compte de la capacité de résistance des infrastructures face aux catastrophes et de l'amélioration des plans de rémission, sur la base du principe d'une construction meilleure à tous les niveaux, de la garantie de la continuité des chaines d'approvisionnement ainsi que l'amélioration des systèmes de mesure, de prévision et d'alerte. Un cadre juridique et des instruments institutionnels nationaux permanents chargés de la gouvernance en matière de gestion des catastrophes sont également à mettre en place. Il en va également pour la conception d'un système arabe intégré dédié à la sensibilisation et à la formation au domaine des risques de catastrophes, outre le soutien et l'encouragement des villes arabes à adhérer au programme « Pour des villes résilientes 2030 ». L'initiative de la Ligue des Etats arabes en soutien à la revue mi-parcours du Cadre Sendai dans le monde arabe sur les plans technique et logistique a été également accueillie favorablement. A été aussi saluée la tenue de la réunion ministérielle du mécanisme arabe de coordination pour la réduction des risques de catastrophes dans les pays arabes, en mars 2022 au siège de la Ligue, si aucun Etat arabe n'exprime le souhait de l'abriter. En vue de réaliser ces objectifs, un suivi de l'exécution des recommandations de la Déclaration de Rabat sera assuré collectivement à travers le mécanisme arabe de coordination. Il sera également procédé à la mise en œuvre coordonnée des stratégies et politiques nationales qui prennent en considération la corrélation entre réduction des risques de catastrophes, changements climatiques et Objectifs de développement durable. La Déclaration de Rabat prône aussi la participation agissante à tous les fora internationaux, dont le 7ème Forum mondial pour la réduction des risques de catastrophes prévu en mai 2022 à Bali en Indonésie pour obtenir des résultats et des recommandations servant les intérêts et les priorités du Monde arabe. Organisée par le ministère de l'Intérieur, le Bureau régional des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe pour les Etats arabes et la Ligue des Etats arabes, le forum a connu la participation de représentants des pays arabes, des organisations intergouvernementales, des organisations non gouvernementales arabes et internationales, d'universitaires, de femmes, de jeunes, des membres de la société civile, des organisations de l'ONU, des médias ainsi que plusieurs autres parties prenantes. Le forum a constitué une occasion pour les pays arabes de réaffirmer leurs engagements pour accroître l'intérêt pour les investissements liés à la réduction des risques de catastrophes et de souligner les progrès réalisés dans le cadre des stratégies régionales, nationales et locales conformément au Cadre de Sendai et à la Stratégie arabe pour la réduction des risques de catastrophes 2030. Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 est un cadre international et onusien qui vise à prévenir l'émergence de nouveaux risques de catastrophes et à réduire les risques existants en mettant en œuvre des mesures intégrées et globales pour réduire l'exposition aux risques et renforcer la résilience.