Ecrit par Imane Bouhrara | Dans la perspective d'améliorer les actions en faveur d'une meilleure inclusion financière, Bank Al-Maghrib (BAM) a lancé un appel d'offres ouvert concernant la mise en œuvre d'un système de cartographie de l'inclusion financière au Maroc. Ce système permettra au régulateur d'identifier les zones les plus exclues su système financier, l'accès et la qualité des services et surtout de mieux orienter les actions à venir. Comme son nom l'indique, l'inclusion financière consiste à lutter contre l'exclusion bancaire et financière et à assurer un accès équitable à toutes les populations à des services et ressources financiers à moindre coût. Ce qui est de nature à favoriser le développement socio-économique du pays. C'est loin d'être le cas au Maroc, ce qui a justifié le lancement en 2019 de la Stratégie nationale de l'inclusion financières (SNIF) et dans la même foulée, la mise en place du Conseil national de l'inclusion financière (CNIF) qui depuis n'a tenu que deux réunions, dont la dernière en avril dernier. A l'issue de cette réunion, le Conseil a conclu de la nécessité d'adapter la Stratégie Nationale d'Inclusion Financière face aux réformes structurantes lancées dernièrement plus particulièrement de renforcer son rôle en tant que catalyseur destiné à faciliter et appuyer la réforme du système national de la protection sociale. Le Maroc a également réalisé plusieurs réformes en faveur de cette conclusion qui a également bénéficié de la transformation numérique qui caractérise de plus en plus les offres financières et bancaires. Et la pandémie a été également d'un grand « secours », obligeant aussi bien les autorités publiques que les bénéficiaires des mesures de soutien à recourir aux nouvelles technologies aussi bien par souci sanitaire que par la facilité qu'offrent les NTIC. Pour autant, à chaque fois que l'occasion se présentait, Abdellatif Jouahri, le Wali de Bank Al-Maghrib, qui est très engagé dans ce grand chantier, à la fois avec le M-wallet (avec l'ANRT), que la SNIF avec le Mefra ainsi qu'en présidant le Comité stratégique du CNIF, déplore la persistance de certains obstacles qui entravent l'accélération de la mise en œuvre de cette stratégie. D'ailleusr, le premier bilan de la SNIF a été mitigé, notamment la bancarisation et l'accès au crédit. Disons-le, ces différentes orientations restent dans l'ensemble à un niveau macroéconomique et généralistes envers une cible très hétérogène et spatialement dispersée donc aux contraintes et aux besoins qui diffèrent. Il faut rappeler que BAM a mis en place des indicateurs de suivi et de mesures en plus des indices des prix des services bancaires. Aujourd'hui, la banque centrale va passer à un autre stade d'affinement de son dispositif de suivi et d'évaluation par la mise en place d'un système de cartographie géo spatiale nationale afin de permettre aux différents acteurs du système financier de mieux orienter leurs politiques en mettant à leur disposition un outil efficace pour la mesure d'impact. C'est dans ce sens que Bank Al-Maghrib a lancé un appel d'offres dont l'estimation des coûts des prestations établie par la Banque est fixée à la somme de 1.680.000 DH pour la mise en œuvre et 300.000 DH (trois cent mille dirhams toutes taxes comprises) pour la redevance annuelle de la maintenance. Cette cartographie devrait suivre l'accessibilité des services financiers, analyser et concevoir des politiques inclusives qui favorisent l'accès, l'usage et la qualité sur l'ensemble du territoire national. En d'autre terme, avec ces données, le régulateur peut identifier les zones les plus exclues su système financier à travers la distribution des points d'accès par catégorie d'institutions financières et de services offerts aux différents rangs administratifs (région/province/localité). Cette date est de nature également à mieux orienter aussi bien les régulateurs que leurs stratégies en matière d'accès ; d'usage et de qualité des services financiers par rapport aux besoins des différentes populations. En dépit des obstacles persistants, ce système en devenir doit également mesurer les liens de causalité entre l'inclusion financière et les paramètres socio-économiques. A terme, on devrait donc disposer sur une même carte des données recueillis par les régulateurs et ministères, les données socioéconomiques et démographique du HCP, celles des Crédit bureaux, le degré d'utilisation des services financiers, la répartition des revenus, la présence et la taille des TPME... et in fine, disposer des tableaux de bord qui permettent d'analyser les corrélations entre les différents indicateurs et l'impact des paramètres socio-économiques sur l'inclusion financière. Une cartographie qui sera actualisée de façon semestrielle. Peut-être aurait-il fallu commencer par-là, pour disposer des données factuelles permettant d'élaborer des mesures efficaces puisque basées sur la réalité du terrain, et surtout rendre possible un pilotage affiné.