Ecrit par S. Es-Siari | Le nombre de défaillances au premier semestre 2021 se chiffre à 5.077 entreprises soit une hausse de 96% par rapport au premier semestre 2020 et une hausse de 23% par rapport à la même période en 2019. Avec la pandémie mondiale Covid19, le Maroc a connu en 2020 sa plus grave crise économique depuis des décennies. Pour faire face aux effets négatifs de cette pandémie et son impact sur le tissu économique national, l'Etat marocain a mis en place des moyens très importants : indemnités CNSS, financement Damane Oxygène/Relance/TPE... 75 milliards de DHS rien que pour les prêts garantis de l'Etat, sans compter l'accroissement des déficits budgétaires. Une situation due essentiellement à des recettes fiscales en forte baisse. Néanmoins, la fin des mesures d'aides de l'Etat en décembre 2020 (même si Damane Relance a été prolongé jusqu'en juin 2021), laissait présager selon Inforisk, des moments difficiles pour les entreprises, particulièrement les TPME. Selon une étude du HCP publiée en début d'année « 40% des entreprises ne disposent d'aucune réserve de trésorerie, 8% des réserves de trésorerie pour 1 mois ». Mais pas seulement. L'allongement permanent des délais de paiement continue de mettre à mal cette même trésorerie, particulièrement pour nos très petites entreprises : 226 jours début 2020 et probablement une hausse de 40 jours à la fin de l'année dernière. Au premier semestre 2021, ce qui était annoncé par Inforisk est en train de se réaliser. « Le nombre de défaillances au premier semestre 2021 se chiffre à 5.077 entreprises soit une hausse de 96% par rapport au premier semestre 2020 et une hausse de 23% par rapport à la même période en 2019 », annonce Inforisk dans son étude sur les défaillances au 1er semestre 2021. C'est pour dire qu'après un creux « Covid » en 2020, les défaillances reprennent leur rythme fortement haussier depuis début 2021. A rappeler qu'en pleine crise sanitaire, le nombre d'entreprises défaillantes a reculé et ce pour différentes raisons. Lire également : Amine Diouri décrypte la contradiction entre le recul des entreprises défaillantes et la sévérité de la crise en 2020 A fin 2021, il est prévu un total de 11.000 défaillances soit une hausse de 65% par rapport à la même période 2020 (30% par rapport à 2019). L'étude sur les défaillances révèle par ailleurs que la part des liquidations d'entreprises dans les défaillances se situe à 99,7%. Aussi, les procédures de sauvegarde sont au nombre de 13 soit 0,25% des défaillances. Les principales conclusions sont les suivantes : La procédure de sauvegarde et de redressement judiciaire est faiblement utilisée ; Les entreprises sont encore faiblement averties des mesures préventives existantes ; Les liquidations restent la première source de défaillances : l'entreprise meure avant d'avoir eu le temps de consulter un « médecin » ou de se soigner. Autre élément important des entreprises défaillantes est l'âge moyen de l'entreprise qui se situe autour de 5,4 ans (99,4% TPE ; 0,57% PME ; 0,03% GE). Les régions les plus touchées par les défaillances entre 2019 et 2021 1 sont : Guelmim Es Semara (+35 / +1167%), Souss Massa Draa (+303 / +352%), Laayoune Sakia El Hamra (+22 / +79%) et TangerTétouan (+189 / +51%). Les secteurs les plus défaillants sont le commerce, l'immobilier, le BTP, le transport et les industries manufacturières. Lire également : Le crédit inter entreprises privé au Maroc représente 37% du PIB 2019 (Inforisk)