Le HCP a rendu publics les comptes régionaux au titre de l'exercice 2019. Cette année a enregistré un produit intérieur brut (PIB) en volume de 1137,3 Mds de DH avec une croissance économique de 2,6 % par rapport à l'année 2018. Aux prix courants, le PIB a marqué une valeur de 1152,8 Mds de DH avec une augmentation de 4%. Il ressort ainsi que la création de la richesse entre les régions se sont accentuées au titre de la même année. Croissance économique régionale En volume, Les comptes régionaux de 2019 font ressortir des disparités des taux de croissance du PIB entre les régions. Sept régions ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale (2,6%). Il s'agit des régions de Guelmim-Oued Noun (7,1%), de Laâyoune-Saguia al Hamra (7%), Drâa-Tafilalet (5,8%), de Béni Mellal-Khénifra (5,6%), de l'Oriental (5,5%), de Dakhla-Oued ed Dahab (4%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (3,8%). La région de Marrakech-Safi a marqué un taux de croissance, proche de la moyenne nationale, de 2,8%. Les quatre régions restantes ont présenté des taux de croissance inférieurs à la moyenne nationale ; allant de 2,3% dans la région de Souss-Massa à 0,6% dans la région de Rabat-Salé-Kénitra. Par ailleurs, 22,6% de la croissance nationale est à mettre à l'actif de la région de Casablanca-Settat dont la contribution à la croissance du PIB a été de 0,6 point. Les deux régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Béni Mellal-Khénifra ont participé successivement de 15,6% et 12,3% à la croissance du PIB en volume, soit 0,4 point et 0,3 point. Les neuf régions restantes ont contribué pour 50% de la croissance enregistrée en 2019 soit 1,3 point. Contribution régionale à la création du PIB en valeur Aux prix courants, les trois régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont créé 58% de la richesse nationale, avec 31,8%, 15,3% et 10,9% respectivement. Cinq régions ont généré 34,7% du PIB : la région de Marrakech-Safi avec 8,5%, la région de Fès-Meknès avec 8,4%, la région de Souss-Massa avec 6,7%, de Béni Mellal-Khénifra avec 6% et de l'Oriental avec 5,1%. Les régions de Drâa-Tafilalet et les trois régions du sud n'ont contribué qu'à hauteur de 7,1% à la création de PIB en valeur, avec 2,6% et 4,5% respectivement. Dans ces conditions, les disparités quant à la création de la richesse entre les régions se sont accentuées. L'écart absolu moyen (la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen) est passé de 62,7 milliards de DH en 2018 à 63,9 milliards en 2019. PIB régional par secteur d'activité Les activités primaires (agriculture et pêche) constituent 12,1% du PIB au niveau national en 2019. La contribution de ce secteur à la création de la richesse dépasse, dans la majorité des régions, cette moyenne nationale. Ces activités contribuent pour 27,3% au PIB de la région de Dakhla-Oued-Ed-Dahab, 21,6% au PIB de la région de Drâa-Tafilalet, 21,2% au PIB de la région Fès-Meknès, 19,3% au PIB de la région de Béni Mellal-Khénifra et 18,8 au PIB de la région de Souss-Massa. La région de Casablanca-Settat affiche, quant à elle, la part la plus faible avec 4,3%. Les activités secondaires (industrie, mines, électricité et eau et bâtiment et travaux publics) représentent 25,3% du PIB au niveau national en 2019. Quatre régions affichent des parts supérieures à cette moyenne : la région de Béni Mellal-Khénifra avec 35,1%, la région de Casablanca-Settat avec 34,6%, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 30,9% et celle de Laâyoune-Saguia al Hamra avec 29,7%. Les activités tertiaires (services marchands et non marchands) créent plus que la moitié de la richesse nationale en 2019 (51%). Les régions de Guelmim-Oued Noun, de Rabat-Salé–Kénitra et de Dakhla-Oued-Ed-Dahab présentent des structures économiques dominées par les activités des services, avec des parts largement supérieures à la moyenne nationale, respectivement de 69,2%, 62,6% et 62,3%. Elles affichent, toutefois, les parts les plus faibles relatives à la participation des activités secondaires à la création de la richesse régionale. Contribution régionale aux activités économiques nationales Les activités du secteur primaire restent l'apanage d'un nombre limité de régions; six régions ont créé un peu près des trois quarts de la valeur ajoutée du secteur. En effet, les régions de Rabat-Salé-Kénitra, de Fès-Meknès, de Casablanca-Settat de Marrakech-Safi, de Souss-Massa et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont contribué pour 73% à la création de la valeur ajoutée nationale du secteur primaire en 2019 au lieu de 74,9% en 2018. Par ailleurs, les activités du secteur secondaire sont concentrées dans les régions de Casablanca-Settat et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui ont participé pour 56,8% à la valeur ajoutée nationale du secteur en 2019 au lieu de 57% en 2018. D'un autre côté, 59,4% de la richesse crée par les activités tertiaires est à imputer aux trois régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. PIB régional par habitant Le PIB par habitant s'élève à 32 394 DH en 2019 au niveau national. Six régions présentent un PIB par habitant supérieur à cette moyenne nationale. Il s'agit des régions de Dakhla – Oued – Ed-Dahab (86 166 DH), de Laayoune – Saguia al Hamra (51 202 DH), de Casablanca-Settat (50 075 DH), de Guelmim-Oued Noun (38 858 DH), de Rabat-Salé-Kénitra (36 596 DH), et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (33 367 DH). Dans les autres régions, le PIB par habitant s'est situé entre 17 971 DH, enregistré dans la région de Drâa-Tafilalet et 27 197 DH dans la région de Souss-Massa. La dispersion du PIB par habitant est en augmentation. L'écart absolu moyen est passé de 13 106 DH en 2018 à 13 115 DH en 2019. Dépenses de consommation finale des ménages selon les régions Les régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra et de Fès-Meknès ont accaparé un peu plus de la moitié (51,5%) des dépenses de consommation finale des ménages (DCFM) au niveau national, avec 25% , 14,8% et 11,7%, respectivement. Celles de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Marrakech-Safi ont détenu une part de 22,6% des DCFM, répartie respectivement à 11,4%et 11,2%. Les sept régions restantes ont contribué pour près d'un quart (25,9%) aux DCFM, avec des apports compris entre 0,7% pour la région de Dakhla-Oued-Ed-Dahab et 7,2% pour la région de Souss-Massa. Dans ces conditions, les disparités des dépenses de consommation se sont légèrement creusées. L'écart absolu moyen entre la DCFM des différentes régions et la DCFM régionale moyenne a atteint 35,4 milliards de DH en 2019 au lieu de 34,4 milliards de DH en 2018. Rapportées à la population, les dépenses de consommation finale des ménages affichent des niveaux supérieurs à la moyenne nationale (18 381 DH en 2019) dans six régions. Il s'agit des régions de Dakhla-Oued-Ed-Dahab (26 554 DH), de Casablanca-Settat (22 401 DH), de Rabat-Salé-Kénitra (20064 DH), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (19 809 DH), de Laâyoune-Saguia al Hamra (19 652 DH) et de l'Oriental (18 849 DH). Dans les autres régions, les dépenses de consommation par habitant passent d'un minimum de 12 752 DH (Drâa-Tafilalet) à 17 456 DH (Fès-Meknès). A cet effet, la dispersion des dépenses de consommation finale des ménages par tête a enregistré une légère hausse. L'écart absolu moyen est passé de 2 856 DH en 2018 à 2 880 DH en 2019.