La hausse de l'inflation contraint les banques centrales à durcir leurs politiques monétaires dans les économies émergentes selon le baromètre Risques Pays et Sectoriels de Coface pour le premier trimestre 2021. Pour quelques grandes économies émergentes, la reprise est freinée par la hausse de l'inflation qui contraint les banques centrales à durcir leur politique monétaire. Le trimestre dernier, Coface soulignait que la grande majorité des économies émergentes ne disposait désormais plus de marge de manœuvre pour assouplir davantage leur politique monétaire, en raison des baisses de taux enregistrées en 2020 (150 points de base en moyenne pour 23 économies émergentes), et/ou de contraintes externes fortes (taux de change fixe, réserves de change insuffisantes ou déficit courant élevé). A cela se sont ajoutées depuis le mois de février, d'un coté, des sorties de capitaux résultant de l'augmentation des rendements des obligations à long terme aux Etats-Unis (et donc la réduction de l'écart de rendement avec les titres de dette des pays émergents) ; et de l'autre, une augmentation de l'inflation, principalement tirée par la hausse des prix alimentaires, à ce stade : +5,7 % sur un an en février en Russie, +4,7 % au Mexique en mars, +6,1 % au Brésil ou encore 16,1 % en Turquie. Dans tous ces pays, la hausse des prix est désormais supérieure à la cible fixée par la banque centrale. Ces contraintes externes et internes ont donc poussé plusieurs banques centrales à augmenter leur taux d'intérêt directeur (Brésil, Turquie, Russie, notamment). Cette remontée des taux pourrait contraindre des gouvernements à s'engager davantage dans la réduction de la dépense publique afin de stabiliser la dette publique. Au Brésil, par exemple, malgré le rebond attendu de la croissance cette année, et en prenant une hypothèse optimiste de réduction du déficit budgétaire primaire (de 9,5 % en 2020 à 2,5 %, seulement, cette année), l'augmentation du taux d'intérêt souverain à 10 ans (de 7 % en moyenne l'année dernière à 9,5 % en 2021) engendrerait une augmentation du ratio de dette publique sur PIB à 94 % cette année (contre 90 % en 2020 et 74 % en 2019). La prolongation de certaines mesures d'aides aux ménages et aux entreprises, de plus en plus probable, mettrait un poids supplémentaire sur l'endettement public.