Le renforcement du climat de confiance a été rappelé dans le discours du Trône. C'était également l'un des engagements forts du nouveau président de la CGEM envers les entreprises. Aujourd'hui, c'est une priorité qui se décline par un certain nombre d'actions. Bachir Rachdi, Président de la Commission Climat des affaires à la CGEM et PDG d'Involys, détaille les leviers nécessaires pour y parvenir. L'économie nationale, opérateurs compris, a besoin de renforcer le climat de confiance pour relancer la dynamique de croissance. Salaheddine Mezouar, président de la CGEM en a fait un pilier de son mandat. Récemment, le Roi Mohammed VI l'a rappelé une énième fois dans son discours du Trône : L'entreprise productive a aujourd'hui besoin de davantage de confiance de la part de l'Etat et de la société. C'est la voie à travers laquelle l'investissement pourra retrouver le niveau souhaité, et l'attentisme délétère cèdera la place à une dynamique marquée par la prépondérance d'un esprit d'initiative responsable et d'innovation. Au niveau de la CGEM et plus particulièrement la Commission Climat des affaires, présidée par Bachir Rachdi, cette question de renforcement de la confiance revêt une importance cruciale. L'approche de la commission dans ce sens se base sur plusieurs piliers. «Il y a deux dimensions importantes d'actions à distinguer. Il y a le chantier ouvert dans le cadre du Comité national de l'environnement des affaires, que nous allons poursuivre et tenant compte du Discours du Trône et des priorités annoncées du gouvernement, et accélérer le rythme de travail pour atteindre certains objectifs, notamment en termes de publications et opposabilité des procédures, en termes de la gestion d'une relation plus claire entre l'administration et l'entreprise, la dématérialisation de certains actes d'entreprendre comme la création d'entreprise en ligne... In fine tous ces chantiers qui sont identifiés et qui sont, pour un certain nombre, engagés, nous allons faire en sorte que le rythme du travail soit plus soutenu et atteindre les objectifs dans des délais connus et maîtrisés », insiste Bachir Rachdi. Le deuxième grand axe relève de la Commission éthique et bonne gouvernance de la CGEM qui rejoint la commission climat des affaires, c'est celui de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. « Comme vous le savez, cette stratégie contient une dizaine de programmes et chaque programme est piloté par un ministre et un qui est piloté par la CGEM, notamment l'éthique et la transparence dans le secteur privé », rappelle le Président de la Commission climat des affaires. La CGEM a été très fortement impliquée depuis l'analyse de l'état des lieux jusqu'à l'élaboration et la restructuration de cette stratégie. « Et donc, nous allons là encore, avec les pouvoirs publics demander à ce que ce rythme soit accéléré et qu'il y ait des résultats palpables et directs sur l'entreprise et, par ricochet, sur le citoyen », précise-t-il. Il est temps d'activer toutes les actions contenues dans les dix programmes pour pouvoir sentir des changements concrets et voir ce fléau reculer significativement parce que comme l'a déclaré le Chef de gouvernement, et le Roi avant, qui souligne que la corruption est un frein important au développement et bien entendu il constitue la première barrière pour le développement de l'entreprise, de l'investissement et des marchés. C'est un chantier très important pour la CGEM qui en suit de près l'avancement. « Au niveau de la commission du climat des affaires, nous allons suivre, dans le cadre d'une démarche participative, la mise en place de la nouvelle formule des CRI. La CGEM étant une partie prenante dans le tour de table des conseils d'administration mais aussi dans le suivi et la déclinaison de la réforme des CRI », note Bachir Rachdi. Aussi, la CGEM est-elle active au niveau du partenariat avec l'AMDIE sur la base de la nouvelle charte d'investissement. Il y a plusieurs voies que la confédération suivra pour atteindre l'objectif d'une amélioration du climat des affaires. « Notre souhait, c'est d'avoir des actions qui produisent des effets à court terme de manière à restaurer la confiance. Parce que nous considérons que la confiance est un élément fondamental dans l'acte d'investir et il y a besoin de restaurer cette confiance », insiste le PDG d'Involys. IL ne s'agit pas pour autant de travailler en cavalier seul, Bachir Rachid rappelant l'approche d'une action transverse et d'une synergie entre les différentes commission de la CGEM : « Cette approche a été déjà amorcée sur les années précédentes pour avoir des actions transverses et non de travailler uniquement en silo dans chaque commission. Pour ce nouveau mandat de la CGEM, il est très clair que les synergies doivent être un élément fondamental de l'action des commissions ». D'ailleurs, la Commission Climat des affaires a justement des actions et des interactions avec les autres commissions de la Confédération, que ce soit sur le plan de la fiscalité, sur le plan de l'appui au financement des entreprises à commencer par la question des délais de paiement, sur le plan de la compétitivité ou du traitement de l'informel de manière à réduire sa taille et ses effets sur les entreprises structurées. Autre facteur primordial que le Président de la Commission climat des affaires confirme, est cet impératif d'une cadence élevée du travail avec un pilotage rigoureux pour atteindre des objectifs concrets. « Je pense que cette question s'impose de plus en plus, et depuis quelques temps déjà, parce que travailler sur des chantiers sans avoir d'impact, réduit l'efficacité de l'action. Même si le travail de fond est réalisé, le fait de ne pas avoir d'impact sur le quotidien de l'entreprise fait que l'engagement n'est pas au niveau, et par conséquent l'effet d'entrainement et la dynamique ne sont pas installés », révèle Bachir Rachdi. Il confirme ainsi que depuis quelques temps, il y a une prise de conscience de plus en plus forte et qui se confirme davantage aujourd'hui, qui dicte un rythme et une approche qui produisent des résultats à capitaliser pour permettre d'atteindre les objectifs stratégiques à moyen et long termes. Pour lui, si l'on continue à travailler sans résultat, l'engagement ou le front de mobilisation sera réduit et par conséquent l'efficacité serait fortement atteinte. Il y a une généralisation de cette prise de conscience, elle ne date pas d'aujourd'hui, mais elle a pris une dimension que tout le monde en est désormais conscient. « Il reste à trouver les leviers pour que ça se transforme en réalité et qu'on commence à avoir des résultats notamment sur les grands chantiers que j'ai évoqués. Pour la lutte contre la corruption, cela fait des années et des années qu'on en parle et qu'on travaille dessus et la stratégie a été élaborée dans une approche participative public-privé et validée, mais elle n'a pas été mise en œuvre. Par conséquent, cela peut avoir un effet contre-productif si l'on n'inverse pas la vapeur et si l'on n'agit pas de sorte à produire les effets attendus », martèle-t-il. Et d'ajouter « Donc, sur ces grands chantiers, il y a vraiment besoin d'obtenir des résultats qui sont indispensables à la restauration de la confiance et j'insiste sur cette notion de confiance qui est à la base de tout. Si on ne réussit pas cette confiance qui s'est effritée dans le temps, on ne pas espérer avoir un élan pour prétendre à construire un nouveau modèle de développement ».