L'adoption du télétravail peut contribuer aux efforts visant la consécration de l'approche genre dans la fonction publique et à soutenir l'accès des femmes aux postes de responsabilité, a indiqué, mardi à Rabat, le secrétaire général du département de la Réforme de l'Administration au ministère de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Ahmed Laamoumri. S'exprimant lors une rencontre organisée par ce département, A. Laamoumri a relevé que le département de la Réforme de l'Administration s'emploie, dans le cadre de la stratégie d'institutionnalisation de l'égalité des sexes dans la fonction publique, à renforcer l'arsenal juridique par des dispositions visant l'amélioration des conditions de travail de la femme au vu de ses particularités, et ce qu'il s'agisse du statut de la fonction publique ou d'autres réglementations et statuts particuliers. Le responsable est revenu, dans ce contexte, sur les résultats d'une enquête menée auprès de l'ensemble des départements ministériels pour identifier l'impact de la pandémie de Covid-19 sur le rendement des fonctionnaires et leurs capacités organisationnelles nécessaires à la prestation de services. « Ainsi, 56% des fonctionnaires ont estimé que l'expérience du télétravail a été positive avec l'avantage du gain de temps », a-t-il fait savoir lors de cette rencontre tenue sous le thème « Télétravail et Digitalisation: défis et enjeux pour l'atteinte de l'égalité professionnelle dans la fonction publique ». Il a ajouté que « 78% des responsables sont d'accord pour l'instauration du télétravail pour une certaine catégorie de personnel ». D'ailleurs, parmi les principales recommandations de cette étude, a-t-il poursuivi, figurent la promotion de la flexibilité dans le choix des modes de travail alternatif, notamment le travail à distance et la consolidation du recours au numérique dans les processus de travail en interne comme dans l'offre des services publics. Il a, en outre, relevé que cette enquête a également permis de définir des axes d'amélioration pour la mise en œuvre du télétravail et a constitué une occasion pour valoriser ce qui a été efficace et pointer les difficultés et les écueils éventuels. « Elle a aussi invité à mener des réformes sur l'organisation du travail et plus spécifiquement sur la gestion du temps de travail, qui apparaît comme le facteur le plus discriminant de la promotion des femmes et des hommes aux postes supérieurs », a-t-il dit. A. Laamoumri a, dans ce sens, indiqué que le télétravail a été adopté progressivement, en tant qu'option alternative, pour assurer la continuité du service public, précisant qu'à cet effet, un guide méthodologique encadrant le télétravail dans l'administration publique a été élaboré et généralisé tout en sachant qu'il permet de déterminer les préalables à prévoir par les administrations pour instaurer ce mode d'organisation de travail de même que les engagements qui incombent aux administrations et aux fonctionnaires. La représentante d'ONU-Femmes au Maroc, Leila Rhiwi a, pour sa part, souligné que la journée internationale de la femme se veut une occasion pour une mobilisation nationale et internationale pour la promotion des conditions de la femme ainsi que pour rappeler ses revendications et les combats historiques des mouvements féministes dans le monde. L. Rhiwi a, également, fait remarquer que ces revendications étaient principalement axées sur le droit de vote et le droit au travail avant de passer aux droits civils et politiques, notant que ces luttes ont permis des progrès s'agissant des conditions de la femme. « Il faut toutefois s'arrêter sur les lacunes et les problèmes qu'endurent encore les femmes, étant donné que le combat pour l'élimination de la discrimination et des stéréotypes à l'égard des femmes est encore très longue ». Cette rencontre a été marquée par des interventions au sujet du télétravail, à savoir « Télétravail dans la fonction publique: cadre juridique », « Droits et devoirs du salarié en télétravail » et « La transformation digitale en faveur de l'égalité ». (Avec MAP)