Tout en présentant les principaux résultats attendus de la prochaine conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP 26, à la fin de cette année, la secrétaire exécutive de la CCNUCC, Patricia Espinosa, a souligné ce 19 janvier 2021 l'importance cruciale d'une transition rapide vers l'énergie durable pour lutter contre la crise climatique mondiale. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), environ deux tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre peuvent être attribuées au CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles et des processus industriels. « L'énergie est au cœur de l'urgence des changements climatiques et elle doit être au cœur de sa solution. Une transition rapide et large vers les énergies renouvelables sera essentielle pour atteindre les objectifs de réduction des émissions fixés par l'Accord de Paris », a déclaré Patricia Espinosa. Le principal responsable des Nations unies en matière de changements climatiques s'est exprimé aujourd'hui lors d'une réunion ministérielle sur la planification et la mise en œuvre de l'énergie, dans le cadre de la 11e assemblée de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Le rapport de l'IRENA sur les perspectives mondiales en matière d'énergies renouvelables indique que les émissions pourraient diminuer de 70 % par rapport au niveau actuel au cours des trois prochaines décennies, et même atteindre le niveau zéro en 2060 au plus tard. Le rapport montre également que les investissements dans un système énergétique adapté au 21e siècle pourraient faire passer le nombre d'emplois dans le secteur des énergies renouvelables à 42 millions d'ici 2050. La COP 26, une occasion clé de progresser S'adressant aux ministres, P. Espinosa a souligné l'importance d'assurer le succès de la prochaine conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP 26, qui se tiendra à Glasgow en novembre, réitérant la grande opportunité que représente cette année la lutte contre la crise climatique par le biais d'une reprise économique verte. Tout en déclarant que la communauté mondiale doit progresser dans de nombreux domaines tout au long de l'année et lors des négociations de la COP 26, elle a mis en évidence les cinq points clés sur lesquels les travaux doivent avancer : * Les nations doivent respecter les engagements pris avant 2020 au cours des dix dernières années. * Les négociations sur la mise en œuvre de l'Accord de Paris doivent être finalisées et aboutir à un accord équilibré. * Les nations doivent respecter leurs engagements financiers. * Nous devons faire preuve d'une détermination politique claire et sans équivoque pour relever le niveau d'ambition en matière de climat. * Et nous avons besoin d'un engagement plus positif de la part des observateurs et d'initiatives menées par les parties prenantes non partisanes. « La coexistence de la pandémie COVID-19 et de l'urgence climatique est un défi formidable, mais c'est aussi une occasion unique de façonner l'avenir… Ce que nous ferons ou ne ferons pas au cours des prochains mois sera décisif pour réussir à relever ce double défi », soutien P. Espinosa. Importance des NDC révisés et mis à jour La secrétaire exécutive de la CCNUCC a souligné que les plans d'action climatique des pays, ou les contributions nationales déterminées (NDC), sont les meilleurs instruments pour transformer les promesses climatiques en programmes concrets et les ambitions en actions. Sur les 189 parties qui ont ratifié l'accord de Paris, 90 % ont mentionné les énergies renouvelables et environ 70 % ont inclus des objectifs énergétiques quantifiables dans leurs NDC initiaux, ce qui, selon Mme Espinosa, est « une base solide sur laquelle on peut bâtir une plus grande ambition ». Dans ce contexte, Patricia Espinosa a souligné l'importance centrale des NDC révisés et mis à jour des pays, qui doivent être soumis d'ici la fin de cette année, comme moyen de traduire cette ambition en action climatique. Elle a également salué le rôle important joué par l'IRENA dans la transition énergétique et les NDC, l'organisation aidant déjà des dizaines de pays du monde entier à développer les énergies renouvelables, dont 17 des pays les moins avancés et 20 petits Etats insulaires.