Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a plaidé ce samedi 31 juillet pour des engagements plus ambitieux dans le cadre des plans nationaux en matière de lutte contre les dérèglements climatiques. La responsable onusienne a ainsi souligné, dans un communiqué au lendemain de la date limite de soumission des NDC (nouvelles ou mise à jour), que « les vagues de chaleur extrêmes, les sécheresses et les inondations qui ont eu lieu récemment dans le monde entier sont un signal d'alarme qui montre qu'il faut faire beaucoup plus, et beaucoup plus vite, pour modifier notre trajectoire actuelle » notant que et « cet objectif ne peut être atteint que par des NDC (contributions déterminées au niveau national, ndlr) plus ambitieux ». Il convient de rappeler que les NDC incarnent les plans nationaux conçus par chaque pays pour faire face aux changements climatiques. Patricia Espinosa a ainsi explique que ces plans, pris dans leur ensemble, constituent le bilan le plus complet et le plus précis de l'action mondiale en faveur du climat. « Alors que nous sommes dans un contexte d'urgences météorologiques extrêmes partout dans le monde, hier (vendredi) était une journée importante dans notre effort collectif contre les changements climatiques », a-t-elle fait observer, notant qu'il s'agissait de la date limite de soumission des contributions déterminées au niveau national, nouvelles ou mises à jour, à inclure dans un rapport de synthèse qui sera publié plus tard cette année, avant la COP 26 qui reste une réunion cruciale pour l'avenir de la planète. Ainsi, chacun des quelque 200 signataires devait déposer avant fin 2020 une version révisée de ses engagements en matière de lutte contre les dérèglements climatiques appelés « contribution déterminée au niveau national« , en vertu de l'Accord de Paris de 2015 qui vise à maintenir le réchauffement « bien en deçà » de +2°C, si possible +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Patricia Espinosa a ainsi plaidé pour le renforcement du niveau d'ambition reflété dans ces plans d'action nationaux pour le climat, rappelant que l'une des principales conclusions de la version initiale du rapport de synthèse montrait que les efforts collectifs sont loin d'être à la hauteur de ce qu'exige la science pour limiter à 2°C l'augmentation de la température mondiale d'ici la fin du siècle, sans parler de l'objectif souhaité de moins de 1,5°C. Cela dit, et en raison de la pandémie et du report d'un an de la conférence climat COP26 de Glasgow, à novembre 2021, plusieurs gouvernements avaient fait savoir qu'ils ne respecteraient pas les délais. Seulement 75 pays, dont très peu de gros émetteurs hormis l'UE, avaient effectivement déposé leur nouvelle NDC au 1er janvier 2021 alors que l'ONU avait fixé une nouvelle date limite au 30 juillet, pour que les engagements puissent être pris en compte dans l'évaluation globale qui doit être publiée avant la COP26. Cette date limite de soumission permet à la CCNUCC d'effectuer le travail essentiel d'examen, de quantification et de synthèse du contenu des NDC nouveaux ou actualisés, avant de présenter les résultats aux parties et au grand public a ainsi explique Patricia Espinosa, précisant que les pays peuvent, bien entendu, continuer à renforcer l'ambition de leurs NDC respectifs. Si nécessaire, une mise à jour des principales conclusions du rapport pourra éventuellement être préparée pour tenir compte des informations reçues après le 30 juillet. La responsable onusienne a ainsi déclaré que « la réduction des émissions doit être un processus cohérent et cumulatif » appelant ainsi « les pays qui n'ont pas été en mesure de respecter ce délai à redoubler d'efforts et à honorer l'engagement qu'ils ont pris dans le cadre de l'Accord de Paris de renouveler ou d'actualiser leurs NDC ». « J'encourage également ceux qui ont soumis leurs NDC à continuer à les réviser et à améliorer leur niveau d'ambition. Ce faisant, ils contribueront à la préservation de notre planète et au bien-être des populations du monde entier », a ajouté Patricia Espinosa, espérant « sincèrement que l'estimation révisée des efforts collectifs révélera une image plus positive ».