Le rapport de synthèse actualisé sur les plans d'action pour le climat tels que communiqués dans les contributions déterminées au niveau national (NDC) des pays confirme des tendances inquiétudes, a relevé ONU Climat. La mise à jour des principales conclusions du rapport sur les NDC, publié lundi, confirme les tendances générales identifiées en septembre 2021. Le rapport de synthèse a été demandé par les Parties de l'Accord de Paris pour les aider à évaluer les progrès de l'action climatique avant la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 26) qui débutera fin de cette semaine à Glasgow, en Ecosse. Cette mise à jour est fournie afin de s'assurer que les parties disposent des dernières informations à prendre en compte lors de la COP 26. « Les informations reçues confirment que les plans d'action climatiques nouveaux ou actualisés peuvent être efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) au fil du temps », note ONU Climat. Pour le groupe des 143 parties qui ont soumis des NDC nouveaux ou actualisés, les émissions totales de GES sont estimées à environ 9% en dessous du niveau de 2010 d'ici 2030. En outre, au sein de ce groupe, quelque 71 parties ont communiqué un objectif de neutralité carbone vers le milieu du siècle. Le rapport constate que le niveau total des émissions de GES de ces parties pourrait être de 83 à 88% inférieur en 2050 à celui de 2019. Toutefois, le rapport actualisé confirme également que, pour l'ensemble des NDC disponibles des 192 parties, on prévoit une augmentation sensible, d'environ 16 %, des émissions mondiales de GES en 2030 par rapport à 2010. La comparaison avec les dernières conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montre qu'une telle augmentation, si elle n'est pas modifiée rapidement, pourrait entraîner une hausse de la température d'environ 2,7°C d'ici la fin du siècle, fait observer ONU Climat. Pour Patricia Espinosa, secrétaire exécutive d'ONU Climat, « le message de cette mise à jour est clair et net : les parties doivent redoubler d'urgence leurs efforts en matière de climat si elles veulent empêcher que l'augmentation de la température mondiale ne dépasse l'objectif de l'Accord de Paris, à savoir bien moins de 2°C, et idéalement 1,5°C, d'ici la fin du siècle ». « Le dépassement des objectifs de température conduira à un monde déstabilisé et à des souffrances sans fin, notamment parmi ceux qui ont le moins contribué aux émissions de GES dans l'atmosphère. Ce rapport actualisé confirme malheureusement la tendance déjà indiquée dans le rapport de synthèse complet, à savoir que nous sommes loin d'avoir atteint les objectifs fixés par la science », a-t-elle averti. Le GIEC a estimé que pour limiter l'augmentation de la température moyenne de la planète à 1,5°C, il faut réduire les émissions de CO2 de 45% en 2030 ou de 25 % d'ici à 2030 pour limiter le réchauffement à 2°C. Si les émissions ne sont pas réduites d'ici à 2030, les émissions de gaz à effet de serre augmenteront de façon significative. Si les émissions ne sont pas réduites d'ici à 2030, il faudra les réduire considérablement par la suite pour compenser la lenteur du démarrage sur la voie des émissions nettes nulles, mais probablement à un coût plus élevé. Alok Sharma, président entrant de la COP 26, a déclaré que le rapport soulignait pourquoi les pays devaient faire preuve d'une action climatique ambitieuse lors de la COP 26. « Ce dernier rapport de la CCNUCC est clair : pour protéger le monde des effets les plus dévastateurs des changements climatiques, les pays doivent prendre des mesures plus ambitieuses en matière d'émissions, et ils doivent agir maintenant », a-t-il affirmé.