Ce que relève le diagnostic du Centre marocain de conjoncture : Le premier semestre 2018 est marqué par une reprise des tensions inflationnistes. Le déficit commercial s'est aggravé. Les perspectives internationales sont bonnes, mais attention aux effets d'une guerre commerciale. Six mois passés de l'année en cours, les différents organismes et institutions se livrent à l'exercice d'évaluation des indicateurs de performance et de l'identification des facteurs de blocage à une croissance pérenne. A l'instar de la Banque Centrale, du HCP..., le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) passe en revue les forces et les faiblesses de l'économie dans un contexte empreint d'incertitudes. Sur le plan mondial, les analystes du CMC rappellent la consolidation de la reprise économique mondiale. Selon le FMI, le PIB mondial a progressé de 3,7% en 2017, son niveau le plus élevé depuis sept ans. Il devrait croître de 3,9% en 2018 et en 2019. En ce qui concerne le commerce mondial, l'OMC prévoit pour 2018 une augmentation de 4,4% du volume des échanges, après une performance de 4,7% en 2017. L'économie de la zone euro, en l'occurrence la France, notre principal partenaire ainsi que sa demande d'importation enregistreront de bonnes performances en 2018. « Les perspectives sont bonnes également pour l'Inde, principal client du Maroc pour les dérivés du phosphate, ainsi que pour le Brésil qui confirme sa sortie de récession », précisent les analystes du CMC. Sur un ton d'optimisme, ils annoncent que les aléas qui pèsent sur les perspectives mondiales sont globalement équilibrés. Ils nuancent leur affirmation par un recours accentué à des mesures commerciales restrictives, une poussée imprévue de l'inflation, des tensions géopolitiques ou la survenance d'évènements graves. Sur le plan national, il est prévu une croissance de l'ordre de 3% pour le premier semestre de l'année en cours. Ce résultat s'explique surtout par la tonicité des exportations suite à un raffermissement prévisible de la demande et par le maintien de la cadence de consommation. L'investissement connaitrait des évolutions différenciées. Les analystes escomptent un premier trimestre relativement faible et un second accéléré. Cette dynamique est susceptible d'être modifiée sous l'effet de chocs extérieurs menaçants comme la flambée du prix de pétrole sur le marché mondial et les incertitudes politiques. Secteur agricole : une très forte dépendance aux aléas climatiques En effet, si les analystes sont confiants que l'économie mondiale s'éloigne progressivement de la crise économique, déclenchée en 2007, et que les échanges internationaux commencent à gagner de la rigueur, ils pointent du doigt l'économie nationale qui n'a pas pu tirer profit en raison de l'insuffisance de l'offre exportable d'une part, et d'autre part, de l'incapacité des entreprises à faire face à une compétitivité de plus en plus acerbe sur les marchés extérieurs. « La croissance reprend un peu partout dans le monde. Les échanges commerciaux commencent à gagner de la vigueur. Cette amélioration de l'ensemble des perspectives de l'économie planétaire soutenue par certains éléments conjoncturels favorables, plus particulièrement la baisse du baril de pétrole sur le marché mondial a permis de dynamiser la demande étrangère adressée à l'économie nationale qui n'en a pas profité... », annoncent-ils. En témoignent les chiffres relatifs au déficit commercial publiés par l'Office des changes. Autre point abordé est celui du pouvoir d'achat, véritable baromètre de l'économie. A noter que les prix à la consommation ont affiché au terme des quatre premiers mois de l'année une hausse de 2,2% contre à peine 1% à la même période de l'année précédente. Les analystes reviennent également sur une dépendance qui handicape la croissance du PIB qui reste fortement corrélée à la pluviométrie. Même si les pouvoirs publics ne veulent pas le reconnaître : les effets du plan Maroc vert ne sont pas encore plapables. Avec une contribution autour de 12% au produit intérieur brut, le secteur de l'agriculture détermine fortement la croissance économique. Aussi, est-il toujours utile de rappeler que l'agriculture marocaine demeure le premier pourvoyeur de l'emploi avec près de 40% de l'emploi total.