Le Wali de BAM veut faire de l'accélération de la mise en place de l'écosystème de l'inclusion financière et du mobile banking son cheval de bataille. Il appelle le gouvernement à mener une opération pilote, dans une région pilote afin de permettre aux acteurs de l'écosystème de percevoir de façon palpable la réussite de chantier. L'attachement des Marocains au Cash n'est plus à démontrer. La pandémie a d'ailleurs accentué l'augmentation de la circulation de la monnaie qui continue de couler à flots non pas sans conséquence sur le processus d'inclusion financière enclenché par notre pays. Durant les 7 premiers mois, la Banque centrale a relevé une sortie importante du cash contre des reversements relativement limités. C'est après Aid Al-Adha qu'ils ont commencé à augmenter de façon sensible. Plus que jamais l'accélération du chantier de l'inclusion financière est importante pour lutter contre le cash. « J'ai tenu il y a une semaine une réunion du comité stratégique de l'inclusion financière lors de laquelle j'ai insisté sur la nécessité de mettre en place le plus vite l'écosystème. Dans la mesure que nous sommes déjà à 1,5 million de wallet », a précisé Abdellatif Jouahri lors du Conseil de BAM tenu ce 22 septembre. Sur le plan technique tous les essais du switch ont été menés. Sur le plan institutionnel, le GIE a été mis en place avec ses structures. Sur le plan de la mise en œuvre de l'inclusion financière, les sept comités de travail sont en place et avancent valablement. Tous les ingrédients sont réunis pour faire aboutir ce chantier. Et pourtant, nous accusons un retard que décrie aujourd'hui le Wali de BAM qui rappelle la première expérience qui date tout de même de 12 ans. « Nous avons perdu trop de temps », a-t-il martelé. Il semble prêt à faire bouger les choses en mobilisant tous les instances. Le Wali veut faire du mobile banking son cheval de bataille. « Je serai là pour que le mobile banking soit mis en place et opérationnel dans les meilleurs délais quitte à ce que je frappe à toutes les portes », a-t-il déclaré. La première porte sera celle du Parlement. Une réunion est prévue pour impliquer l'hémisphère en tant que partie prenante dans la mise en place dudit écosystème notamment avec l'adoption de mesures d'appui pour faire naître cet écosystème. En effet, depuis le lancement du m-wallet en novembre 2018 par la Banque centrale et l'Agence nationale de réglementation des télécommunications, le processus de mise en place piétine. A.Jouahri a également insisté sur la nécessité d'adopter des mesures incitatives fiscales pour encourager les gens à adhérer à ce chantier. « Nous avons proposé à ce que les commerçants de proximité qui s'inscrivent dans ce cadre puissent être accompagnés dans ce processus de passage de l'informel au formel », a-t-il précisé. En effet, parmi les craintes qui freinent cette transition est celle de la traçabilité et du suivi d'où l'enjeu de l'adoption d'incitations fiscales importantes. Le Wali de BAM va jusqu'à demander au gouvernement de mener une opération pilote, dans une région pilote qui permettrait aux acteurs de l'écosystème de percevoir de façon palpable la réussite de ce chantier. En effet, il faut une réelle volonté politique pour avancer dans ce chantier. Aussi l'Etat doit-il donner l'exemple et adopter le paiement mobile comme mode de versement des mécanismes d'aide. A. Jouahri a appelé le gouvernement à prendre comme opération pilote le programme Tayssir au niveau de la région de la Casablanca. La balle est désormais chez le gouvernement pour faire bouger les choses et rattraper le retard que le Maroc a accusé des années durant dans ce domaine.