Dans un contexte marqué par la Covid-19, les créances en souffrance ont atteint des taux d'augmentation inquiétants. Plus que les banques, les sociétés de financement ont affiché des hausses invraisemblables. Le Conseil de BAM tenu le 22 septembre a été une occasion pour interpeller le Wali de BAM sur certains problèmes dont souffre le système bancaire pour ne citer que la hausse de plus en plus inquiétante des créances en souffrance. A ce titre, le gouverneur assure que BAM suit de très près la situation annonçant que jusqu'à juillet, les CES ont grimpé de 7 Mds de DH atteignant 77 Mds de DH, soit une hausse de 8,1%. Tout en expliquant que la situation n'est pas propre au Maroc, Abdellatif Jouahri a tenu à rappeler que la pandémie, le confinement avec toutes ses répercussions... sont autant d'éléments qui justifient cette hausse. Ajoutons à cela que les mesures de relance de l'économie n'ont pas encore commencé à donner les résultats souhaités. Les effets ne pourraient se ressentir que lentement et ce n'est que vers la fin de l'année que nous pouvons effectuer une véritable évaluation. En matière de provisionnement, les niveaux sont, selon lui, jugés acceptables. A rappeler que des mesures prudentielles ont été prises comme action proactive de la Banque Centrale, notamment la suspension de distribution de dividendes au titre de l'exercice 2019, face à une situation qui ne peut que générer encore des impayés ou des créances en souffrance. D'ailleurs si la pandémie perdure et si la situation le demande, il sera prêt à demander une nouvelle suspension des dividendes pour l'exercice 2020. Une réunion sera tenue au mois de novembre avec le GPBM pour faire un diagnostic de la situation de l'évolution des créances en souffrance et une évaluation de l'impact aussi bien sur les résultats des banques qu'en matière de solvabilité. Aussi, A. Jouahri a-t-il alerté sur le taux d'augmentation invraisemblable des CES au niveau des sociétés de financement pour les crédits à la consommation (particuliers & ménages). A ce titre, BAM est appelée à garder l'œil non seulement sur les banques mais également sur les sociétés de financement pour se pencher sur les impayés qui seront déclassés. Lire également : CONSEIL DE BANK AL-MAGHRIB : LE TAUX DIRECTEUR MAINTENU À 1,5 %