La rentrée scolaire devait être une bulle d'oxygène pour les enfants et pour les parents après six mois hors temps et dans la terreur provoquée par la pandémie de la Covid-19. Leur espoir, nourri depuis plusieurs jours suite aux communiqués du ministère de l'Education nationale qui a laissé le choix du mode d'enseignement aux parents (selon leurs craintes et contraintes), a été anéanti à quelques heures seulement de la rentrée prévue le 7 septembre par un communiqué du gouvernement. Certains parents ont dû passer ces deux derniers jours à consoler des enfants en manque de repère à cause d'un confinement aux conséquences lourdes, d'autres à jongler pour assurer un équilibre entre leur devoir parental et leurs engagements professionnels. Ces mêmes parents qui doivent affronter les conséquences désastreuses de la pandémie : certains ont perdu leurs emplois, d'autres ont été contaminés, certains font face à des problèmes financiers monstrueux et surtout des parents en détresse, impuissants et culpabilisant de ne pouvoir protéger leurs enfants contre ce virus et ses effets… tout en bataillant contre leurs propres démons. Des parents saignés à blanc pour assurer une scolarité digne de ce nom à leur progéniture. La liste est longue et tous ces impacts économiques, sociologiques et psychologiques ont été détaillés par le HCP et ça fait froid dans le dos. Mais surtout des parents en perte de confiance sur la gestion de la pandémie dans notre pays (des nouveaux cas quotidiens qui frôlent les 2.000 et une trentaine de décès chaque jour) accentuée par un vice de communication et un manque de finesse dans l'approche des citoyens, ce qui est de nature à creuser davantage le fossé entre gouvernants et gouvernés. Oui, avec toute la volonté du monde, on peine à décrypter cette communication qui tantôt revêt un caractère autoritaire, tantôt intervient à la dernière minute en contradiction à des décisions précédentes. Comment attendre du citoyen qu'il suive et adhère à des décisions auxquelles il ne comprend que peu de chose. Pour revenir aux cas des parents d'élèves, beaucoup de voix s'étaient levées demandant le report de la rentrée scolaire face à la situation alarmante mais au lieu de prendre les devants, le gouvernement via son ministère de l'éducation maintient la rentrée pour faire volte-face aussitôt. Des parents d'élèves qui ne comprennent pas que le pays ouvre ses frontières d'un côté et ferme les écoles d'un autre. Des contradictions à la pelle qui frustrent tout un chacun d'entre nous. Il n'y a pas pire que ce doute qui pèse sur les citoyens sur ce que l'avenir leur réserve. Et ce sentiment ne se dissipera pas tant que le maudit virus circule mais qu'on pourra pas atténuer avec la langue de bois ou les discours creux. Le Marocain mérite mieux, nos enfants méritent mieux : un discours de cœur qui ne heurte pas leur intelligence et leur conscience citoyenne dans ces temps de crise et surtout un engagement de mieux faire et d'assurer un service public de qualité (santé et éducation doits élémentaires) et une justice sociale qui rétablit leur confiance. Car aujourd'hui, les Parents sont à genoux, mais en colère, alors inutile de les achever !