Tous les radars sont braqués sur la rentrée scolaire au Maroc à l'ère du COVID-19. Après la préférence du présentiel, avons-nous les moyens d'assurer sans faute ? l'erreur pourrait être fatale. Rentrée scolaire après consultation Le gouvernement marocain est déterminé à ne rater aucune occasion pour s'enfoncer dans la crise. Cette fois-ci, il s'agit de la rentrée scolaire. Moment mobilisant plusieurs vies humaines, constitue un champ propice pour permettre au virus de faire tache d'huile. Pris par une peur bleue, le gouvernement ne peut décider in loco parentis. Il lance une consultation invitant les tuteurs de choisir entre l'éducation sous le mode présentiel ou l'éducation sous le mode virtuel. En ces moments et dans ces conditions, il leur demande, alors, de choisir entre la peste et le choléra. Il est bien naturel à la peur de consulter que de décider. Il est également courant que consulter c'est rechercher l'approbation d'autrui pour un projet déjà arrêté. Mais avant de lancer cette consultation, comment le gouvernement envisage que l'on professe dans l'effroi et que l'on apprend dans la frayeur. A la phobie scolaire dont souffrent plusieurs âmes sensibles, s'ajoute la crainte de choper le maudit virus et de le répandre dans le milieu familial. Rentrée scolaire dans la peur Les résultats de la consultation, tombés en quatrième vitesse, nous rappellent les résultats des élections organisées sous une ère, on l'espère, révolue. Plus de 80% des consultés ont opté pour le présentiel. Il parait que le choix a été opéré à pile ou face. Connaissant les dangers qui guettent leur progéniture, conscients des capacités humaines et matérielles dans le domaine de la santé, qui s'essoufflent d'ailleurs de jour en jour, les parents doivent primer la prudence dans la prise de décision. D'ailleurs les derniers évènements qui ont conduit à la prolifération du virus, alors qu'on nous promettait la sécurité doivent nous pousser à être plus prudents : chat échaudé craint l'eau froide. Mais, au Maroc il est d'usage de consentir contre sa volonté. Plusieurs factures ont poussé les parents à embarquer dans cette aventure loufoque. Ils ont envie de voir leurs enfants reprendre le chemin de l'école après les avoir murés pendant plusieurs mois. En outre, pour plusieurs marocains, après le pain, l'éducation est le premier besoin. Seulement, est-ce le moment de causer avec le peuple ? A notre avis, la réponse est négative. En effet, si on dispose d'une population avertie et animée par la rationalité, on n'aurait pas mis à la tête de nos institutions des responsables de dimanche qui tergiversent ou encore pire profitent des circonstances pour s'enrichir indument. Rentrée scolaire : obligation de résultats Le gouvernement aurait dû prendre des décisions précises, claires et surtout responsables. Il n'est pas obligé d'expliquer les raisons sous jacentes à ces décisions. En effet, les décisions peuvent être bonnes, mais les raisons mauvaises. Néanmoins, notre gouvernement continue toujours sa politique d'autruche. Le ministre de l'éducation nationale n'arrête pas de bluffer sur la capacité du système à maitriser la situation et de disposer de tous les moyens pour répondre à chaque situation et pouvoir reposter. Il doit savoir qu'en la matière, il n'y a pas de plan A et de plan B et que le plan B est de réussir le plan A. il doit réaliser que dans ce cas de figure, il a une obligation de résultat et non de moyens. Notre ministre sait pertinemment que les promesses n'engagent pas ceux qui les font ; mais ceux à qui on les fait. En cas de sinistre, bonjour la dilution de la responsabilité surtout dans un pays où l'impunité reste la règle. rentrée scolaire : que des paroles En parlant de responsabilité, la consultation, lancée à grande échelle, vise dans le fonds dédouaner les responsables en cas de contamination à grande échelle. Mais la responsabilité du gouvernement ne peut être dégagée parce que les parents ont émargé un document. Pourquoi alors cette ambiance collective pour regagner les bancs des écoles ? Pendant plusieurs berges, l'éducation n'arrête pas de siphonner des ressources financières énormes sans résultats majeurs. Le pays se rapproche de la queue du classement en matière d'éducation, de développement humain et de la recherche scientifique. Si sous d'autres cieux, les racines de l'éducation sont amères mais les fruits en sont doux, chez nous les deux : racines et fruits sont hélas amères. Il nous appartient, pour sauver notre système éducatif, d'accomplir des travaux scolaires et d'apporter des stratégies laborieuses. Il n'est pas question d'éducation en présentiel ou en virtuel, il est question d'encourager l'éducation de rue. Cette dernière devrait être conduite par une société civile citoyenne, responsable et qui rompt avec le machiavélisme. Une société civile qui ne se précipite pour profiter de la générosité de l'Etat et de ses instances, mais une société civile qui prend position lors des dossiers que celui de la protection des enfants. Les associations de protection des enfants semblent être en hibernation et observent un silence de mort.