Le Policy Center for the New South (PCNS) publie la troisième édition de son Rapport annuel sur la Géopolitique de l'Afrique, qui reprend l'état des lieux du Continent courant 2019, sur des aspects autant politiques, sociaux que culturels. Le Rapport décrit, ainsi, le Continent dans l'état où l'avait trouvé la pandémie Covid-19, et donne une image de l'Afrique et de ses préoccupations d'avant pandémie. L'ouvrage, dirigé par Abdelhak Bassou, Senior Fellow au Policy Center for the New South, rassemble 17 chercheurs du Continent – associés au think tank ou invités. Dans ses buts comme dans ses orientations, cette troisième édition se situe dans la lignée des deux premières, le tout s'inscrivant dans le droit fil de la philosophie du Policy Center for the New South, qui prône la promotion d'une Afrique leader du "nouveau Sud" où le dialogue intergénérationnel a toute sa place. Un Sud épris de coopération, de partenariat, de paix, de développement et décidé à compter sur lui-même afin de mieux se préparer à la rencontre des autres. C'est dans ce sens que dans ce Rapport, la parole est donnée aux Africains, pour scanner les maux du Continent et imaginer les voies et les caps à emprunter pour renforcer les bonnes orientations et corriger celles qui le sont moins. L'effondrement du Burkina Faso vu par un Conseiller de la Présidence Concernant les Régions, le Rapport coulisse entre l'Afrique de l'Ouest, où il revisite les différentes opérations électorales, et l'Afrique de l'Est, qui reste marquée par la crise du Nil et les remous de la région des Grands Lacs. Il revient, également, sur les "mythes qui se lézardent" en Afrique centrale, avec la réputation ternie d'Isabel dos Santos en Angola, dans une analyse du jeune banquier congolais Eric Ntumba. Dans un chapitre consacré par Babacar Ndiaye, chef des opérations du West African Think Tank (Wathi), basé à Dakar, aux scrutins tenus durant cette période dans différents pays d'Afrique de l'Ouest, l'auteur constate que "les élections n'ont pas provoqué de crise majeure en Afrique de l'Ouest, ou presque". Soucis majeurs en Afrique, la paix et la sécurité sont traitées par différents chercheurs sous l'angle des situations spécifiques du Sahel, du Ghana, de la République centrafricaine et du contentieux entre l'Egypte et l'Ethiopie autour du barrage éthiopien sur le Nil, qui fait l'objet d'un chapitre co-écrit par Sara Hasnaa Mokaddem et Nihal El Mquirmi, respectivement spécialiste et analyste en relations internationales au Policy Center for the New South. Une proposition originale de Patrice Kouraogo, sociologue et Conseiller culturel du Président du Burkina Faso, passe au crible "l'effondrement" de son pays sous la coupe des groupes terroristes armés, devenus "endogènes". Au niveau des politiques et des gouvernances, les auteurs combinent le général et le particulier pour aborder des sujets aussi sensibles que la corruption et la lutte contre ce fléau ou, encore, la fragilité de certains mécanismes de transition. Pour "l'impératif d'un nouveau paradigme de la lutte anti-corruption", c'est l'un des plus fins connaisseurs de la question qui l'analyse: le Camerounais Njoya Tikum, Conseiller senior sur les politiques anti-corruption et chef de bureau du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD). Des analysessur les dynamiques de la géopolitique ouest-africaine, la fragile transition au Soudan et la "géopolitique de la bonne gouvernance" en Afrique viennent clore un Rapport dense, écrit en français et en anglais.