La deuxième édition du rapport annuel sur l'Économie de l'Afrique 2020 a été présentée, mardi lors d'un webinaire, par le Policy Center for the New South (PCSN) dans le cadre de son émission hebdomadaire "Les Mardis du PCNS". Le Rapport opte pour une démarche en trois parties. La première est consacrée à un éclairage global sur la conjoncture économique africaine, la seconde partie s'intéresse aux évolutions conjoncturelles des Communautés économiques régionales et la troisième partie s'interroge sur l'état d'avancement de la Zone de Libre Echange africaine (Zlecaf). "L'objectif de ce rapport est de présenter une analyse brève, ciblée et complète de la conjoncture économique du continent africain en la reliant aux changements structurels des économies aux niveau régional ou continental", a indiqué, lors d'une édition spéciale de l'émission "Les Mardis du PCNS", Larbi Jaïdi, Senior Fellow au PCNS et coordinateur général du rapport. "Il s'agit d'un travail collectif dans lequel nous essayons d'impliquer un groupe d'anciens ou de jeunes chercheurs appartenant au Centre, mais aussi plusieurs autres chercheurs africains", a-t-il relevé, notant que les différents collaborateurs se sont basés sur une perspective macroéconomique des transformations économiques du continent en braquant les projecteurs sur certains secteurs qu'ils jugent importants cette année par rapport aux autres années. "Dans le cadre de notre démarche, nous adoptons une méthodologie basée sur le développement d'un nouveau discours économique vis-à-vis du continent", a-t-il expliqué, faisant remarquer que ce discours n'est ni exagérément pessimiste, ni abusivement optimiste. L'Afrique en tant que telle est diversifiée en termes de développement et de trajectoire économique, a-t-il fait observer, ajoutant que le continent a également des facteurs communs historiquement et culturellement. De son côté, Salma Daoudi, chercheuse en relations internationales au sein du PCNS, qui a consacré tout un chapitre à la résilience des pays africains face à la pandémie, a relevé que la finalité de ce chapitre est de comprendre les changements actuels, d'autant plus que la santé, composante du capital humain, est un facteur important pour la croissance économique et la réalisation des objectifs de développement durable. "La capacité à résister au virus varie d'une région à l'autre et d'un pays à l'autre, même d'un individu à l'autre", a souligné Mme Daoudi, notant que la pandémie est devenue une véritable menace pour le monde. Elle a, en outre, indiqué que le taux de mortalité par le coronavirus en Afrique est relativement inférieur à celui des autres continents, faisant état de la pression importante au niveau des hôpitaux africains. "Il y a un risque plus élevé en raison du nouveau variant du virus qui augmente la gravité de la propagation", a-t-elle-ajouté. Pour sa part, Fatima Ezzahra Mengoub, chercheuse dans le domaine agricole au sein du PCNS, a indiqué que le secteur agricole en Afrique joue un rôle majeur à tous égards et dans tous les domaines, faisant savoir que celui-ci crée de la valeur ajoutée et du travail, qui peut atteindre 80% dans certains pays africains, et contribue aussi à la sécurité alimentaire. Elle a, à ce propos, mis en avant plusieurs critères relatifs à la sécurité alimentaire notamment, la quantité de denrées alimentaires produite par le secteur agricole, le pouvoir d'achat de la population, l'infrastructure pour relier le site de production au site de consommation et la continuité de la productivité tout au long de l'année. L'Économie de l'Afrique 2020 est la deuxième édition du Rapport économique que le Policy Center consacre chaque année au continent africain. La démarche du Rapport 2020 garde sa structure initiale et son ambition : exposé des questions conjoncturelles et structurelles avec rigueur et clarté, les mettre en perspective en mobilisant l'information pertinente et en pesant les arguments en présence. L'esprit demeure le même : partager avec les lecteurs des analyses sur l'actualité économique africaine et ses développements à venir. Le Rapport traite les réalisations de 2019 et couvre les prévisions de 2020, lit-on dans la préface du rapport. "Les mardis du PCNS" est un programme hebdomadaire arabophone organisé par le Policy Center for the New South, présenté par Imane Lahrich, responsable des programmes au PCNS et diffusé sur les réseaux sociaux depuis mai 2020. Il accueille des experts, des chercheurs, des acteurs civils, et des représentants des secteurs public et privé, pour débattre des principaux sujets d'actualité aux niveaux national et international. Le PCNS est un think tank marocain dont la mission est de contribuer à l'amélioration des politiques publiques, aussi bien économiques que sociales et internationales, qui concernent le Maroc et l'Afrique, parties intégrantes du Sud global. Le think tank se propose d'accompagner, par ses travaux, l'élaboration des politiques publiques en Afrique, et de donner la parole aux experts du Sud sur les évolutions géopolitiques qui les concernent. Ce positionnement, axé sur le dialogue et les partenariats, consiste à cultiver une expertise et une excellence africaines, à même de contribuer au diagnostic et aux solutions des défis africains.