Depuis 2017 et suite à un protocole d'accord datant de 2002 signé entre le Département de l'Environnement et celui de l'Equipement, le Maroc accorde une attention particulière à la qualité des eaux de baignade qui constitue une composante essentielle pour le tourisme balnéaire et son développement. C'est dans ce sillage que les pouvoirs publics ont adopté un Programme National pour assurer la Surveillance de la Qualité des Eaux de Baignade des plages du Maroc (PNSQEB) géré depuis 2017 par le Département de l'Environnement àpoursuivre la surveillance de la qualité des eaux de baignade de toutes les plages du Royaume. Les rapports de la qualité des eaux de baignade et du sable des plages ont été présentés ce lundi 6 juillet lors d'une visioconférence. Ainsi, le nombre de plages objet dudit programme évolue depuis plusieurs années, il est passé de 50 en 2000, 79 en 2002 et à 175 plages en 2020. Il ressort que la qualité a connu une nette amélioration au fil des années suivant l'ancienne norme « NM 03.7.200« . Une norme marocaine NM 03.7.200 qui a atteint ses limites (principalement en terme de maîtrise des sources de pollution et information) et vu les engagements internationaux (Pavillon Bleu). C'est pourquoi le Maroc a adopté, en 2014, la nouvelle norme NM.03.7.199, transposée de la nouvelle Directive Européenne NDE avec une application progressive sur toutes les plages. » Cette norme consiste à instaurer une gestion proactive de la qualité des eaux de baignade basée sur une classification des eaux durant les dernières 4 années consécutives. Les seuils de conformité sont plus sévères que l'ancienne norme avec la nouveauté de l'élaboration de profils de gestion des eaux de baignade, qui représente un outil d'aide à la prise de décision, permettant de valoriser les actions entreprises par les gestionnaires des plages auprès du public dans le domaine de la préservation du patrimoine balnéaire et aussi l'information du public de toute situation à risque « , précise le ministère. Ainsi pour cette édition, le classement de la qualité des eaux de baignade s'est basé sur le traitement statistique des résultats des 4 saisons balnéaires précédentes à savoir 2016 – 2019. Les eaux de baignade sont classées selon la nouvelle norme susmentionnée, selon 4 catégories de qualité : « Excellente », « Bonne » et « Suffisante », qui sont conformes à la baignade et la catégorie « Insuffisante », non conforme à la baignade. Ce que dévoilent les résultats de surveillance Concernant les résultats de cette année, le tableau suivant récapitule la classification de la qualité selon les deux normes : Les 52 stations déclarées non conformes, selon la nouvelle norme NM 03.7.199 sont situées sur 30 plages, réparties sur 6 Régions (Annexe 1), dont les principales causes de dégradation sont généralement dus à l'influence des rejets d'eaux usées et/ou la forte concentration des baigneurs, conjuguées à l'insuffisance des infrastructures d'hygiène et aussi aux changements climatiques et particulièrement en ce qui concerne les apports en eaux pluviales parfois polluées, qui rejoignent directement les plages par le biais des cours d'eau. Surveillance de la qualité du sable des plages : Conscient des risques de contamination du sable des plages, liés à la présence des contaminants de différent nature (microbiologique, mycologique et les déchets marins), la DPDPM a entamé des opérations pilotes pour la surveillance de la qualité hygiénique du sable des plages (entre 10 plages en 2010 et 26 plages en 2016). A partir de 2017, cette surveillance est menée par le Département de l'Environnement et a concerné 45 plages en 2018, 53 plages en 2019 (22 sur la façade méditerranéenne et 31 sur la façade atlantique choisies selon des critères bien définis) et 60 plages sont programmées au cours de 2020. Cette composante consiste à la réalisation des campagnes de prélèvement du sable pour analyses physico-chimiques (métaux lourds et hydrocarbures) et mycologiques (différents dermatophytes), selon les normes en vigueur. Ainsi que l'identification et la caractérisation des déchets marins des plages selon les procédures et méthodes établies par l'ONU Environnement/PAM. Ainsi, cette surveillance a permis de constater que la qualité chimique du sable est généralement bonne, mis à part quelques traces de certains éléments métalliques qui ont été détectées sans dépasser les seuils de référence ; alors que la qualité mycologique, a révélé la présence de certains dermatophytes et champignons au niveau de certaines plages. Quant aux déchets marins des plages concernées par la surveillance, ils se caractérisent par la prépondérance de la catégorie « Plastique/polystyrène », qui représente à elle seul un taux de 84% de la totalité des déchets marins au niveau national. Deux projets pilotes ont été menés également, en partenariat avec deux associations opérant sur la Méditerranée : * Projet « Adopter une Plage » avec l'AESVT/ section de Tanger, qui a concerné la caractérisation des déchets au niveau de 4 plages méditerranéennes, dont les résultats ont montré que les « plastiques/polystyrène » représente 74% de la totalité des déchets collectés ; * Projet « Pêche aux Déchets » avec l'association des plongeurs « Abtal Fnideq », qui s'est déroulé au niveau du port de pêche de Fnideq, dont la composition générale des débris benthiques, au niveau des 3 site, est dominée par les « plastiques/polystyrène » et « les tissus/textile » qui repesent plus de 95% en nombre et environ 80% en poids.