Après la troisième réunion de l'Observatoire des délais de paiement organisée le 7 février, entre le Président de la CGEM, le ministre de l'Economie et des Finances, une délégation de la confédération patronale a tenu ce mercredi, 26 février à Rabat, une réunion avec Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume. La fluidification et l'amélioration des délais de paiement ont été au menu des discussions entre les deux parties. Animés par une volonté certaine de démarrer le travail ensemble sur l'amélioration des délais de paiement notamment avec l'Etat et les collectivités locales, les participants à cette rencontre se sont attardés sur la partie avant facturation par l'entreprise qui mérite une amélioration et un suivi. Histoire de lever quelques zones d'ombre sur ce maillon de la chaîne qui se traduit par des délais non apparents qui échappent à la loi. La partie avant facturation est souvent un subterfuge utilisé par les ordonnateurs pour retarder les paiements. On apprend également, que la rencontre a été l'occasion d'échanges fructueux sur les propositions de la CGEM relatives aux relations interentreprises privées. Dans ce sens, rappelons que les crédits interentreprises sont passées de 380 Mds de DH en 2018 à 420 Mds de DH en 2019. C'est ce qui a d'ailleurs motivé la décision des membres de l'Observatoire des délais de paiement d'instaurer des sanctions pécuniaires à l'encontre des entreprises présentant des délais au-delà des limites réglementaires. D'ailleurs, à l'issue du premier conseil d'administration de la CGEM sous sa présidence, Chakib Alj, le Patron des patrons, avait assuré : « Cette nouvelle disposition est dans l'intérêt des sociétés qui suffoquent sous l'emprise des retards de paiements. Nous avons dans ce sens convoqué toutes les fédérations dans une approche de concertation lors de la réunion consultative qui a précédé celle avec le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration. Nous avons largement débattu sur les options possibles avant de retenir la nouvelle disposition. Nous ne pouvions pas rester les bras croisés à regarder 40 % des entreprises mourir à cause des délais de paiement ». L'objectif étant d'arriver à des délais qui n'excèdent pas les 60 jours, aussi bien pour les entreprises publiques que privées pour fluidifier l'économie. Par ailleurs, le Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani présidera jeudi 27 février un conseil de gouvernement qui examinera le projet de loi modifiant et complétant la loi formant code de commerce et édictant des dispositions relatives aux délais de paiement. Autant dire que les choses évoluent à un bon rythme pour améliorer davantage le climat des affaires, injecter du cash dans l'économie et faire capoter ce goulot d'étranglement, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises où les délais de paiement est un facteur majeur de défaillance des entreprises. D'ailleurs ces défaillances ont crû de 7 % en 2019 et il est prévu une croissance de 5% en 2020. Pour sa part, le nombre de faillite dépassera le cap de 9.000 entreprises, selon l'économiste en chef d'Allianz.