L'énergie renouvelable et connectivité durable, financement de micro, petites et moyennes entreprises (MPME), agriculture, entrepreneurs ruraux et agro-industrie durables, villes durables et numérisation pour le développement durable seront les premiers secteurs concernés par le Plan d'investissement extérieur (PIE). Le PIE, auquel la Commission européenne contribue à hauteur de 4,1 milliards d'euros, devrait permettre de mobiliser plus de 44 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2020. La Commission souhaite d'ailleurs que les Etats membres de l'UE et d'autres partenaires y contribuent. Après Tbilissi, le Caire, Amman, Abidjan, Bruxelles ou Washington, le plan d'Investissement extérieur de l'Union européenne sera lancé officiellement le 19 juin à Rabat. Le Plan, lancé en septembre 2017, répond à des objectifs politiques ambitieux selon l'UE et vise à mobiliser d'importants volumes d'investissements pour le développement économique et social des pays partenaires. Un outil nouveau qui vient enrichir l'assistance traditionnelle en mobilisant des ressources privées pour répondre aux objectifs de développement durable. « Ces investissements seront mobilisés d'une part auprès du secteur privé, et d'autre part à travers le mixage de fonds (blending) avec les institutions financières notamment européennes, et de nouveaux instruments de garantie », apprend-t-on. Il s'agit en fait d'un nouveau cadre intégré permettant la pleine coopération entre l'Union européenne, ses Etats membres, les pays partenaires, les institutions financières internationales, les donateurs et le secteur privé. Il améliorera la manière dont les fonds publics limités sont utilisés et dont les pouvoirs publics et les investisseurs privés coopèrent en matière de projets d'investissement. Les premiers secteurs concernés au Maroc Pour préparer le lancement du PIE dans l'objectif de stimuler les investissements dans les pays d'Afrique et du Voisinage de l'UE, la Commission européenne a engagé un dialogue renforcé avec l'ensemble des partenaires et des milieux d'affaires des pays de Voisinage, dont le Maroc. La cérémonie de lancement officiel du PIE ce 19 juin à Rabat, en présence du Commissaire Johannes Hahn en charge de la Politique Européenne de Voisinage et des Négociations d'Elargissement, connaîtra des discussions d'experts sur les défis potentiels et de secteurs spécifiques comme l'énergie renouvelable et connectivité durable, financement de micro, petites et moyennes entreprises (MPME), agriculture, entrepreneurs ruraux et agro-industrie durables, villes durables et numérisation pour le développement durable. Ce sera également, selon les organisateurs, l'occasion de réunir les autorités nationales, les milieux d'affaires, les entreprises du secteur privé, les institutions financières internationales et autres parties prenantes, afin de dégager les opportunités d'investissement au Maroc dans les secteurs ciblés, et de leur offrir l'opportunité de collaborer en réseau. Un appel du pied au secteur privé européen Quand la Commission européenne avait dévoilé son projet de Plan en septembre 2016, Federica Mogherini, haute représentante de l'Union, avait souligné que « Lorsque l'on regarde le Moyen-Orient et l'Afrique, on constate que leur énorme potentiel est bridé par la guerre, la pauvreté, le manque d'infrastructures et la mauvaise gouvernance. Notre Union européenne est déjà le premier bailleur de fonds au monde : nous investissons davantage dans la coopération au développement que le reste du monde. Mais nous savons également que les ressources publiques ne sont pas suffisantes pour libérer cet énorme potentiel et atteindre les objectifs de développement durable ». Le plan en créant les conditions qui permettront aux Européens d'étendre leurs activités et de s'implanter dans de nouveaux pays, soutiendra les économies et les sociétés des pays partenaires de l'UE ainsi que ses objectifs stratégiques en matière de politique extérieure, de la sécurité au développement mondial. Aussi, le PIE, auquel la Commission européenne contribue à hauteur de 4,1 milliards d'euros, devrait-il permettre de mobiliser plus de 44 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2020. Le plan encouragera les investisseurs privés à participer au développement durable de pays tiers. Le nouveau Fonds européen pour le développement durable (FEDD) sera le mécanisme de financement qui soutiendra les investissements des institutions financières publiques et du secteur privé. La Commission souhaite d'ailleurs que les Etats membres de l'UE et d'autres partenaires y contribuent, puisque si les Etats membres et d'autres partenaires versent une contribution équivalente à celle de l'UE, le total atteindra 88 milliards d'euros ! La garantie du FEDD un gage de succès auprès du privé L'un des piliers phares du PIE est le Fonds européen pour le développement durable (FEDD) qui comprend deux plateformes d'investissement régional, l'une dédiée à l'Afrique et l'autre aux pays du voisinage, qui combineront facilités d'investissements existantes autour de 2,6 milliards d'euros et instrument de garantie FEDD à hauteur de 1,5 milliard d'euros. Ce pilier table sur la création d'un guichet unique pour les propositions émanant d'institutions publiques de financement de développement et d'autres investisseurs publics ou privé. Aussi, la garantie FEDD sera partagée entre nombre de volets d'investissements, répartis par thème ou par zone géographique, au titre desquels seront fournies des garanties partielles à des portefeuilles d'investissement. Il va sans dire que cette garantie qui réduit le risque encouru par les investisseurs privés et absorbe les pertes potentielles des bailleurs de fonds et des investisseurs est un facteur clé pour mobiliser davantage de fonds surtout auprès du privé, réputé frileux. Le deuxième pilier non négligeable est celui de l'assistance technique et pour lequel la Commission européenne mobilise des ressources techniques importantes pour la mise sur pied de projets viables et en faire la promotion auprès d'investisseurs internationaux. Cela peut également s'étendre à l'amélioration du climat des affaires, que ce soit sur le volet réglementaire ou politique. Le climat d'investissement est justement le troisième pilier du PIE, notamment par le biais de dialogues structurés avec les entreprises aux niveaux national, sectoriel et stratégique, notamment par la promotion de forums d'entreprises aux niveaux européen et local. Ou encore, à travers le soutien aux réformes de la réglementation, des politiques et de la gouvernance fondées sur les informations relatives aux marchés, aux secteurs et aux chaînes de valeur au niveau national.