Le Conseil d'administration de la Banque mondiale vient d'approuver un nouveau programme d'appui au renforcement de la gestion des risques de catastrophes naturelles au Maroc. 275 millions de dollars est le montant du prêt à l'appui des politiques de développement pour la gestion des risques de catastrophe approuvé par Banque mondiale, en faveur du Maroc, assorti d'une option de tirage différé en cas de catastrophe (ou Cat DDO). Cette opération a été conçue pour aider le pays à être mieux en mesure de gérer l'impact financier des catastrophes naturelles et des chocs climatiques, mais aussi à mettre à niveau le cadre institutionnel régissant la gestion du risque de catastrophe, annonce-t-on. « Ce nouveau financement avec option de tirage différé a pour objectif d'aider le Maroc à se doter d'un cadre complet pour la gestion du risque de catastrophe, en s'inscrivant dans la continuité d'un précédent projet financé par la Banque mondiale — le Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de résilience. Le développement d'un système assurantiel global est particulièrement crucial pour des populations vulnérables qui sont exposées à la perte de leurs moyens de subsistance en cas de catastrophe naturelle », explique Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. Ce prêt viendra en appui des réformes destinées à renforcer le cadre financier, administratif et opérationnel du Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC). Pour la Banque mondiale, ce fonds assure un rôle capital et complémentaire à celui des assurances privées en fournissant une indemnisation aux personnes non assurées, dont spécifiquement les populations pauvres et les plus vulnérables. Il s'appuie sur des instruments de financement du risque sophistiqués et permet de couvrir les pertes causées par une inondation ou un séisme. L'option de tirage différé, qui repose sur des outils financiers et des moyens d'action éprouvés, consiste en une ligne de crédit conditionnel. En cas de catastrophe naturelle, elle permettra au gouvernement d'accéder immédiatement à des liquidités, apportant ainsi une ressource supplémentaire cruciale aux politiques de gestion du risque du Maroc. Le programme vise par ailleurs à moderniser le cadre institutionnel national en matière de gestion du risque de catastrophe, en renforçant le système de protection civile et en créant un système d'information pour la gestion du risque d'inondation. « Le programme favorisera la compréhension par les pouvoirs publics des risques financiers liés aux catastrophes naturelles. Il aidera également les autorités à mieux maîtriser la manière dont elles peuvent prévenir ces risques en planifiant mieux les investissements et en investissant davantage dans la réduction et l'anticipation des risques ainsi que dans la protection financière », souligne Augustin Maria, spécialiste senior du développement urbain et coresponsable du projet. Les réformes prévues au titre du nouveau programme concernent notamment la création d'une taxe parafiscale prélevée sur les contrats d'assurance et qui permettra d'apporter au FSEC une source continue de financement, ainsi que des mesures destinées à renforcer le marché assurantiel privé. Le programme entend également établir un registre des bénéficiaires afin de fournir une indemnisation rapide et ciblée aux victimes d'une catastrophe. Aux termes des conditions du prêt, la ligne de crédit pourra être décaissée à tout moment dans un délai de trois ans, qui pourra être renouvelé à quatre reprises pour couvrir une période totale de 15 ans. Une commission initiale égale à 0,5 % du montant du prêt sera versée à la signature de l'accord de financement, à laquelle s'ajoutera le paiement d'une commission de renouvellement de 0,25 % pour chaque extension éventuelle. VOIR EGALEMENT : [HIWAR] EVENEMENTS CATASTROPHIQUES : ABDERRAHIM CHAFFAI DEVOILE SON PLAN D'ACTION