Après plusieurs années d'attente, la mise en service effective de l'Autorité nationale de régulation de l'électricité (ANRE) semble éminente. C'est ce que nous affirme une source proche du dossier. Il faut dire qu'il était temps. Cela fait plus d'un an que le Président de ladite Autorité, Abdellatif Bardach, a été nommé par le Conseil des ministres en août 2018 et plus de 3 ans après la publication de la création de cette instance dans le BO. Aujourd'hui, après l'adoption du décret relatif aux indemnités allouées aux membres du Conseil de l'Autorité nationale de régulation de l'électricité (ANRE) et du Comité de règlement des différends au sein de l'ANRE en Conseil de gouvernement le 31 octobre, il est question de quelques jours voire semaines pour son activité effective. En effet, il ne manque que la nomination de l'équipe par le Conseil de gouvernement qui va piloter cette entité tant attendue. Et pour cause, l'ANRE a un rôle capital à jouer notamment dans l'accompagnement des mutations profondes que connaît le secteur des énergies renouvelables au Maroc. Mais pas seulement. L'Autorité sera amenée à veiller au respect de la réglementation en vigueur, et à la fixation des tarifs et des conditions d'accès au réseau électrique ainsi qu'aux interconnexions. En effet, le processus de transition énergétique dans lequel le Maroc s'est inscrit depuis l'adoption de la Stratégie nationale de l'énergie a ouvert la porte aux investisseurs privés. Une aubaine pour le Maroc qui aspire à converger vers le marché européen de l'énergie. Encore faut-il que toutes les composantes de la Stratégie soient mises en œuvre. Ce qui n'est pas toujours le cas puisque le Maroc accuse encore du retard notamment dans l'ouverture de la moyenne et basse tension. Cela n'est pas sans conséquence sur la réussite du pari énergétique que le Royaume s'est lancé puisque la transition dépend aussi bien des grands projets dans le solaire et l'éolien que des autres piliers de la stratégie y compris la moyenne et basse tension. Ce retard est aussi un frein à l'investissement dans le secteur des énergies. C'est dire que les opérateurs privés qui s'intéressent à ce marché ne cessent de déplorer la lenteur de la mise œuvre la loi 13-09. Un retard qui les empêche de développer des projets de production d'électricité de source renouvelable et de commercialiser l'électricité avec un droit d'accès garantit aux réseaux électriques de très haute, haute et moyenne tension. Un autre enjeu, et pas des moindres, l'exportation de l'électricité d'origine renouvelable qui constitue une opportunité majeure pour le pays. Les développeurs privés s'impatientent pour réaliser, pour leur usage propre, des lignes directes de transport et faire ainsi exporter l'électricité vers l'Europe. C'est pourquoi l'activation de cette autorité est plus qu'une urgence pour atteindre les objectifs que le Maroc s'est fixé. Encadré Détails des indemnisations Il va falloir que les membres du Conseil de l'ANRE notamment 3 membres nommés par décret ; 3 membres désignés par le président de la Chambre des représentants et 3 membres désignés par le président de la Chambre des conseillers. Les indemnisations accordées aux membres du Conseil de la Commission s'élèvent à 62.618 DH/mois, dont sont déduites les cotisations dues au titre de la retraite et del'assurance maladie. Quant aux membres du Comité de règlement des différends au sein de l'ANRE, ils recevront des indemnités forfaitaires pour chaque réunion du comité auquel ils assisteront à raison de quatre réunions par mois, quel que soit le nombre de réunions tenues. Le président de l'Autorité aura une indemnité de 7.000 DH par réunion et 5.000 DH pour les autres membres.