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Détention des enfants en conflit avec la loi : La majorité pénale doit être revue à la hausse
Publié dans EcoActu le 12 - 11 - 2019

Entre 2016 et 2018, le nombre des enfants en détention a progressé de 70% soit 1224 enfants, sur une population carcérale de 83.757. Alors que près de 3300 enfants en situation difficile ont été placés dans les centres de protection de l'enfance en 2018. Quand on imagine dans quelle situation doivent vivre ces enfants, notamment en milieu carcéral, l'on ne peut que qualifier cette situation de dramatique. D'autant plus que le Maroc a ratifié en juin 1993 (il y a 26 ans), la Convention internationale sur les Droits des enfants laquelle, comme tout instrument juridique international, oblige de fait les pays signataires à intégrer les droits humains, politiques, économiques et sociaux.
Pis, au plus haut sommet de l'Etat, on a de cesse appelé au renforcement de la protection des enfants, comme en témoigne cet extrait du message adressé par SM le Roi au congrès national des droits de l'enfant en mai 2004 : « Nous invitons tous les acteurs concernés, qu'il s'agisse du gouvernement, d'organismes publics, de collectivités locales, de société civile, de secteur privé ou de médias, à faire preuve d'une mobilisation et d'une coordination accrues, pour améliorer la situation de l'enfance, dans le cadre d'un plan intégré pour la deuxième décennie. Il leur appartient de mobiliser tous les moyens nécessaires pour en assurer la mise en œuvre et prodiguer à l'enfant une éducation qui favorise son développement et son épanouissement, et le rende apte à se prendre en charge, à contribuer à l'édification de sa société et à se réaliser pleinement comme citoyen à part entière ».
Certes le pays s'est engagé dans de nombreuses réformes mais beaucoup reste à faire surtout sur cette question épineuse qui est en lien étroit avec la réforme de la Justice marocaine.
Dans son rapport 2018, l'Observatoire marocain des prisons, tout en réaffirmant que la place des enfants se trouve auprès de leurs familles et dans les écoles, et non pas dans les établissements pénitentiaires, estime que la problématique des mineurs en détention soulève des questions d'importance majeures, notamment en ce qui concerne le fondement philosophique de la justice pénale en vigueur, qui préconise l'arrestation et la privation de liberté comme mécanisme de réduction de la délinquance juvénile. L'OMP considère qu'il est urgent de faire face aux problèmes inhérents aux mineurs en détention et aux causes profondes de l'accroissement de la délinquance juvénile, dans le cadre d'une vision globale et d'une stratégie multisectorielle qui prennent en compte les aspects psychologiques, sociologiques, juridiques et législatifs, y compris la nature et la psychologie des enfants.
Certes le Ministère public a publié nombre de circulaires concernant cette catégorie de « justiciables » aux juges, mais également des formations, les incitant à appliquer les dispositifs juridiques à même de les protéger et assurer un suivi régulier des enfants placés dans des familles d'accueil... mais dans l'essentiel le travail du Ministère public reste cadré par la loi et il ne peut pas être autrement.
Dès lors, quelles seraient les alternatives à cette détention qui n'est pas en ligne avec l'esprit de la Constitution, avec les conventions internationales ratifiées... ?
Pour le Président du Ministère public, il existe des mécanismes à l'international tel que la déjudiciarisation ou encore la mise en œuvre des mesures contenues dans l'Ensemble de règles minima des Nations Unies concernant l'administration de la justice pour mineurs communément appelé Règles de Beijing.
Des règles qui pourraient éviter de recourir au placement dans des établissements correctionnels en faveur du placement dans les familles d'accueil.
Toujours est-il que la réforme doit se faire en gardant en perspective une harmonie avec le système judiciaire marocain et ses moyens, rappelle-t-il en marge de son intervention Conférence nationale sur les alternatives au placement institutionnel des enfants en conflit avec la loi et en situation difficile.
Il y a un point sur lequel le législateur pourrait réagir rapidement et qui a été évoqué par l'Ambassadrice de l'Union européenne au Maroc, Claudia Wiedey. Il s'agit de rehausser l'âge de la majorité pénale actuellement fixée à 12 ans !
« Eviter la détention et le placement en institutions pénitentiaires des enfants en conflit avec la loi est un des principaux enjeux du projet Himaya que nous avons initié en 2016 avec l'Unicef », rappelle-t-elle.
Un projet qui fait intervenir le ministère de la Justice, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, le Ministère public, les services de police, mais aussi la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, le CNDH, le ministère de la Solidarité, du Développement social, de l'Egalite et de la Famille, et de nombreux organismes de la société civile.
Aujourd'hui les réforme de la Justice et du code pénale ne peuvent faire l'économie de faire bénéficier ces enfants d'une justice adaptée qui ne les prive pas de leur liberté ni confisque leur avenir. La place d'un enfant n'est pas en prison !


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