Entrée en vigueur le 30 mai 2019, la ZLECAF vise à réduire les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce dans un espace économique aussi hétérogène que fragmenté qu'est le continent africain. Elle a pour premier objectif donc d'encourager l'ouverture des marchés et la facilitation du commerce, et à harmoniser les règles de commerce à travers le continent africain. Un grand challenge lorsqu'on sait que vu le nombre de pays participants, la ZLECAF est la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), couvrant un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs pour un produit intérieur brut (PIB) cumulé de plus de 2.500 milliards de dollars. Autant de différences réglementaires, macroéconomiques, culturelles, géographiques, sociales, politiques... que la ZLECAF est appelé à harmoniser et créer une synergie et une complémentarité entre les différents pays du continent. Mais les retombées seront-elles les mêmes pour tous ces pays puisque certes les progrès de croissance économique ont été importants sur l'ensemble du continent mais les variations entre économies et entre régions sont criardes. D'autant plus qu'il est attendu que la mise en place de la ZLECAF produise une forte croissance du commerce intra africain avec une augmentation de plus de 60% des échanges intérieurs du continent (soit plus de 42 milliards de dollars en volume) qui toucherait particulièrement les produits transformés à grande valeur ajoutée. Pour l'Afrique du Nord, la Commission économique pour l'Afrique (CEA) estime que la ZLECAF, associée à la mise en place de mesures de facilitation des échanges, pourrait susciter une augmentation du commerce industriel sous-régional d'environ 70%. Ce nouveau cap dans lequel s'inscrit de continent soulève moult interrogations et c'est dans ce sens que la Commission économique pour l'Afrique et l'Union du Maghreb Arabe (UMA) organisent, du 11 au 12 novembre à Rabat un séminaire régional sur « l'Impact potentiel de la Zone de Libre Echange Continentale africaine sur les économies maghrébines ». Organisée avec la participation du Commissaire de l'Union Africaine chargé du commerce et de l'industrie, Albert Muchanga, du Secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe, Taïeb Baccouche, des Officiels et hauts représentants des cinq pays de l'UMA, cette rencontre vise à promouvoir l'intégration économique africaine au niveau régional et continental par une meilleure implication des acteurs clés d'Afrique du Nord, et à encourager les économies maghrébines à renforcer leur positionnement dans le processus de construction du marché unique africain. Les participants sont appelés à apporter leur analyse sur la ZLECAF, leur compréhension des défis et des opportunités qu'elle renferme et ses implications pour le développement économique et la croissance. La rencontre sera également l'occasion de procéder à un examen approfondi des politiques d'intégration régionale et continentale en vue de faciliter la formulation de nouvelles stratégies plus intégrées et mieux coordonnées. Il faut insister que de grands espoirs sont fondés sur la ZLECA qui n'entrera pleinement en vigueur que dans un an avec le lancement du démantèlement tarifaire le 1er juillet 2020.