Chaque mois d'octobre, la capitale calme du Tafilalet vibre au rythme d'un Salon qui fête ses 10 ans. C'est sous le thème « Palmier dattier, levier de l'emploi et pilier de l'économie oasienne » que la 10ème édition du Salon International des Dattes au Maroc (SIDATTES) s'est tenue du 24 au 27 octobre à Erfoud. Cet événement est l'occasion de mettre l'accent sur le développement de la filière, les opportunités à saisir ainsi que les défis à relever. D'après le ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch, la filière se porte bien. « Il y a eu beaucoup d'investissements dans le secteur notamment dans la région d'Errachidia. Avec 3 millions de pieds qui seront plantés d'ici fin de 2019, nous avons atteint les objectifs du Plan Maroc Vert en termes de plantation », a-t-il précisé. En effet, le PMV a mis en place plusieurs mesures qui ont permis la structuration et la professionnalisation d'une activité autrefois considérée comme mode de vie de la population oasienne. Rappelons que pour le développement de la filière et pour encadrer l'ensemble des actions menées pour son développement, un contrat programme, d'une enveloppe de 7,8 Mds de DH, a été signé entre l'Etat et l'interprofession qui regroupe l'ensemble des intervenants en amont et en aval de la production de dattes sur la période 2010-2020. Parmi les objectifs atteints, soit un an avant échéance, celui de l'implantation de 3 millions de pieds. « Ce qui a permis d'augmenter de 41,3% la production de la filière pour la campagne 2019-2020 comparativement à la campagne précédente. Ainsi que la superficie qui est passée de 47.000 hectares à 63.000 hectares. Les fruits de ces réalisations seront palpables à partir de 2021-2022 », a tenu à préciser le ministre. A noter que la campagne 2019-2020 a connu une production record avec 143.000 T et la filière s'attend à une montée en puissance de ces indicateurs d'ici 2022 avec l'entrée en production de l'ensemble des palmiers plantés. Cela dit, le Maroc maintient sa place de 12ème plus grand producteur de dattes et conforte son positionnement. Quant à la valorisation de la production qui constitue un maillon important de la chaîne, le ministre a affirmé que là encore, un effort d'investissement considérable a été fait notamment en ce qui concerne le stockage et le frigo. « Nous sommes sur une capacité de conditionnement de près de 25 000 T, pour un objectif à terme de 30 000 T », a souligné Aziz Akhannouch. La filière du palmier Dattier Le développement de la filière du palmier dattier a contribué de façon importante à améliorer le niveau de vie des agriculteurs des oasis. Ainsi la filière contribue aujourd'hui à hauteur de 60% dans la formation du revenu agricole au sein des oasis puisqu'elle fournit 3,6 millions de journées de travail pour plus de 2 millions d'habitants. En témoigne l'évolution croissante de la surface cultivée qui en 10 ans est passé de 48 000 ha (en 2010) à 63.000 ha cette année. L'activité phœnicicole est aujourd'hui le principal pilier de l'économie de l'écosystème oasien. Chiffres à l'appui, l'activité génère un chiffre d'affaires moyen annuel allant jusqu'à 2 Mds de DH et a procuré aux phoeniciculteurs une valeur ajoutée moyenne de 1,42 Mds de DH entre 2015 et 2018. Toutefois, l'activité phœnicicole est exposée à plusieurs risques notamment les incendies, le parasite responsable du bayoud ou encore l'abondant des terres par les agriculteurs. Cette année, plusieurs palmeraies traditionnelles ont été touchées des incendies. Pour éviter les risques d'incendie, un programme de nettoyage des touffes dans la zone a été déployé. Plus de 1,3 million de touffes de palmiers dattiers ont bénéficié de cette opération, soit 75% du programme national de restructuration des palmeraies. En marge du Salon, A. Akhannouch a également assisté à la présentation d'un programme d'appui aux coopératives de service. Le projet prévoit la génération de plus de 337.000 journées de travail en faveur des jeunes et femmes du Draâ-Tafilalet, et permettra de favoriser la création d'environ plus d'un millier de coopératives d'ici fin 2020. Il est à souligner dans ce sens que le Plan Maroc Vert a fortement favorisé la création des coopératives dans le but d'encadrer les petits agriculteurs dans l'espace oasien permettant ainsi de passer de 1.128 lors du lancement du PMV en 2008 à près de 5.000 coopératives actuellement.