L'un des défis majeurs auxquels les pays seront affrontés dans les prochaines années est celui de l'énergie. C'est pourquoi le recours aux énergies renouvelables et aux autres sources d'énergie est devenu une tendance mondiale voire une priorité pour bon nombre de pays. Parmi ces ressources alternatives d'énergie, la biomasse qui intéresse de plus en plus d'Etat. Conscient de son potentiel, le Maroc est parmi ceux qui accordent une attention particulière à cette source d'énergie. Aujourd'hui, le ministère de tutelle s'apprête à faire un pas important dans la valorisation énergétique de la biomasse. Une réunion a été tenue récemment dans l'objectif de lancer les premiers jalons de la mise en place d'une feuille de route. Lors de cette réunion, Aziz Rebbah, ministère de l'Energie, des Mines et du Développement durable a souligné la nécessité d'élaborer une feuille de route pour mener à bien ce chantier et traiter l'ensemble des aspects relatifs à la collecte et à la gestion des décharges traitées, ainsi qu'à l'intégration dans le système productif national. En effet, l'aboutissement de ce projet requiert la restructuration de tous les maillons de la chaîne, une meilleure coordination ainsi qu'une aisance dans l'accès à l'information comme rappelé par le ministre. Il faut dire que le manque à gagner est énorme. Il ressort de l'étude réalisée par le ministère en prélude de l'élaboration de la stratégie nationale pour la valorisation énergétique de la biomasse que l'énergie primaire représente environ 11,5 millions de mégawatt-heures par an (MWh/a). Dans les détails, le secteur agricole représente un potentiel technique national de 6,6 millions de MWh/a ; 1,7 M MWh/a proviennent du secteur forestier, 3 M MWh/a du secteur des déchets, tandis que 0,2 M MWh/a peuvent être générés à partir du secteur des eaux usées. Les matières fermentes cibles à l'image de l'élevage bovin, l'aviculture et les cultures sous-serres représentent quant à elles 12 M MHh/a t/a (tonnes par an), alors que les matières ligneuses comme l'arboriculture, les déchets verts, les boues et l'incinération sont évaluées à 1,4 millions t/a. Alors pour pouvoir tirer profit de ce potentiel, il va falloir l'implication de toutes les parties prenantes de cette filière notamment via une convention cadre de coopération. Dans ce sillage, le ministre a demandé d'envisager la mise en place d'un observatoire dédié à la valorisation énergétique de la biomasse, en vue d'assurer la veille technologique et de capitaliser sur les expériences existantes et de mettre à disposition des acteurs toutes les informations afférentes aux textes législatifs, réglementaires et normatifs, aux processus technologiques, ainsi qu'aux performances énergétiques et économiques. Il a également mis en exergue la nécessité d'intégrer le développement de cette nouvelle filière dans les réformes engagées par le département de l'Energie et des Mines celles relatives à l'amélioration du cadre législatif et réglementaire régissant les énergies renouvelables et le développement de l'autoproduction. Mais pas seulement, le ministère a demandé l'intégration des capacités électriques des projets de valorisation énergétique de la biomasse dans le mix énergétique, tout en veillant au maintien de la sécurité du système électrique national et de l'équilibre économique des acteurs, notamment l'ONEE et les régies de distribution. Désormais le chantier est lancé et les différentes parties concernées sont tenues de présenter dans les meilleurs délais, un projet de feuille de route concertée ainsi qu'une identification des projets et des initiatives à caractère prioritaire et urgent tenant compte de l'aspect régional. Etaient présents à cette première réunion Ghazali Mohammed, Secrétaire Général du Département de l'Energie et des Mines, Mohamed Benyahia, Secrétaire Général du Secrétariat d'Etat chargé du Développement Durable, ainsi que les Directeurs et responsables concernés du Ministère de l'Intérieur, du Secrétariat d'Etat chargé du Développement Durable (SEDD), de l'Office Nationale de l'Electricité et de l'Eau Potable (ONEE), et de l'Agence Marocaine de l'Energie Durable (MASEN).