En 2018, le marché monétaire a évolué dans un contexte difficile marqué par l'aggravation du déficit de liquidité et par les variations à la hausse du Taux moyen pondéré interbancaire. Les raisons décortiquées par CDG Capital. Dans le cadre de la politique monétaire, la Banque Centrale a maintenu le taux directeur stable au niveau de 2,25% et celui de la réserve obligatoire à 4%. « Cela n'a pas pour autant empêché le creusement du déficit de liquidité du secteur bancaire, sous le double effet de l'accroissement de la circulation fiduciaire et la baisse des réserves de change et d'autre part, par le besoin structurel de trésorerie de certains établissements bancaires », expliquent les analystes dans la note annuelle macro-économique et taux de CDG Capital. Pour faire face à leurs besoins de liquidités, lesdits établissements faisaient appel, parfois, aux avances à 24 h de BAM à un taux pénalisant de 3,25%. Il en découle, selon les analystes de CDG Capital, que la maîtrise par Bank Al-Maghrib du Taux Moyen Pondéré (TMP) interbancaire à des niveaux proches du taux directeur (2,25%), semblait difficile en raison de certains dérapages conjoncturels imprévus des deux principaux Facteurs Autonomes de Liquidité Bancaire (FABL), en l'occurrence les réserves de change et la circulation fiduciaire et l'équilibre général de la liquidité biaisé par le besoin accentué de quelques banques de la place. Au courant de l'exercice 2018, l'évolution du besoin de liquidité a été marquée par deux phases : Les huit premiers mois de l'année clôturés par un pic historique du déficit de liquidité de -76,3 Mds de DH, avec un recul des Avoirs extérieurs nets (AEN) de Bank Al-Maghrib de 19,5 Mds de DH à 225,8 Mds de DH à fin août 2018 et la hausse de la monnaie fiduciaire de 15,2 Mds de DH à 238,4 Mds de DH ; et les quatre derniers mois ayant connu une atténuation de ce déficit à 69,9 Mds de DH, en liaison avec une amélioration des AEN de Bank Al-Maghrib de 5,2 Mds de DH à 231 Mds de DH et la baisse de la circulation fiduciaire de 4,8 Mds de DH à 233,6 Mds de DH enregistré à fin 2018. La baisse des avoirs extérieurs nets de BAM est due au creusement du déficit commercial d'environ 16,4 Mds de DH en 2018 qui a été partiellement compensé par les flux financiers, notamment les IDE à hauteur de 6,7 Mds de DH. En ce qui concerne le TMP, ses variations à la hausse n'ont pas été atténuées et ce malgré les interventions de la Banque Centrale. Face à cette situation, Bank Al-Maghrib a alimenté le marché interbancaire principalement à travers les avances à 7 jours avec une moyenne annuelle de 60 Mds de DH en 2018 contre seulement 37,4 Mds de DH enregistrée en 2017. « Toutefois, le recours aux avances à 24 heures a baissé avec une moyenne quotidienne de 56 MDH en 2018 contre 507 MDH en 2017 », expliquent les analystes de CDG Capital. De même, l'encours des prêts garantis, accordés dans le cadre du financement des TPME, a reculé pour passer d'une moyenne de 2,9 Mds de DH en 2018 contre 4,2 Mds de DH et 5,9 Mds de DH enregistrées respectivement au cours des deux dernières années. Lire également : RISQUE DE LIQUIDITE BANCAIRE : PROPOSITION D'UNE DEMARCHE D'EVALUATION