La situation de liquidité s'est de nouveau détériorée en 2018, le déficit des trésoreries bancaires s'étant creusé à 62,2 milliards de dirhams (MMDH) en moyenne hebdomadaire après 41,5 MMDH l'année précédente, indique le rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM). Cette situation résulte essentiellement des effets restrictifs liés à l'accroissement de 17,4 MMDH de la circulation fiduciaire et à la baisse de 2 MMDH des réserves de change de BAM, précise ce rapport. Dans ces conditions, la Banque centrale a augmenté le volume de ses interventions de 42,8 MMDH à 62,6 MMDH en moyenne. Ces injections ont été réalisées en quasi-totalité sous forme d'avances à 7 jours, les opérations à 24 heures ayant été au nombre de quatre avec un volume moyen de 2,8 MMDH. BAM a également poursuivi la mise en œuvre de son programme au titre des prêts garantis à un an, accordés dans le cadre du soutien au financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) avec un encours moyen de 2,9 MMDH. Par ailleurs, le rapport fait ressortir que l'analyse infra-annuelle montre une accentuation progressive du besoin de liquidité durant les sept premiers mois de l'année, qui est passé de 41,2 MMDH en janvier à 63,8 MMDH en juillet, en relation principalement avec le repli des réserves de change. En août, la conjonction de plusieurs facteurs saisonniers a induit une forte progression de la circulation fiduciaire et un creusement du besoin de liquidité à 76,3 MMDH, souligne BAM, ajoutant qu'à partir de septembre 2018, le déficit des trésoreries bancaires s'est graduellement atténué pour se situer en décembre à 69 MMDH en moyenne hebdomadaire, à la faveur notamment du reflux de la circulation fiduciaire et d'une amélioration des réserves de change. La Banque centrale a continué à adapter tout au long de l'année ses injections afin de maintenir le taux moyen pondéré sur le marché interbancaire -cible opérationnelle de la politique monétaire- aligné sur le taux directeur. Pour ce qui est du volume des transactions, il est revenu en moyenne quotidienne de 4,3 MMDH en 2017 à 4 MMDH en 2018. Sur le marché des changes, les cessions nettes de devises aux banques se sont limitées à 7,3 MMDH contre 53 MMDH en 2017, avec un montant de 4,6 MMDH à travers des opérations de gré à gré, celui des adjudications n'ayant pas dépassé 2,7 MMDH, indique le rapport. A partir du 20 mars, aucune opération d'achat de devises des banques n'a été opérée par la Banque centrale.