Ecrit par Lamiae Boumahrou | Pour se donner les moyens de ses ambitions, le gouvernement a revu les prérogatives de l'ANAPEC dont la taille a été doublée en juillet 2022. La réforme qui rentre en figure début 2023 va permettre à l'Agence de créer environ 700.000 emplois d'ici la fin du mandat gouvernemental. Dans un contexte marqué par de l'incertitude, un manque de visibilité, une récession mondiale qui plane et une économie marocaine qui n'arrive toujours pas à mettre les moteurs à plein régime, on se demande comment le gouvernement parviendra-t-il à honorer son engagement de créer 1 million d'emplois en 5 ans ? A moins que le gouvernement ait en sa possession une baguette magique, l'équation semble difficile à résoudre. Ce qui est toutefois certain, c'est que le gouvernement devra revoir son modus operandi pour parvenir à atteindre ces objectifs que beaucoup qualifient de très ambitieux. Conscient des défis qui pèsent sur l'Exécutif et sur son département en particulier, Youness Sekkouri, ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences a rappelé, lors des rencontres de l'inclusion économique, de la petite entreprise de l'emploi et des compétences, l'impératif de revoir les priorités. « L'objectif étant d'éviter de se tromper d'ordre de grandeur et de se perdre dans des machines à production de programmes qui auront un impact limité », a-t-il précisé. C'est pourquoi la révision du modus operandi du gouvernement en matière de création d'emplois s'est imposée avec acuité et urgence même. Lire également : Emploi des jeunes : Sekkouri plaide pour des engagements chiffrés Et parmi les choses à revoir, l'intervention du bras d'employabilité du gouvernement à savoir l'ANAPEC. En effet, malgré les efforts déployés par cette dernière, son intervention dans le marché du travail reste insuffisante pour atteindre les objectifs. Chiffres à l'appui, l'ANAPEC tourne autour de 100.000 voire 150.000 emplois créés alors que le gouvernement table sur 1 million d'emploi en plus de 500.000 emplois issus de l'investissement. C'est ce qui justifie de la refonte de cette agence dont la taille a doublé depuis juillet 2022. Youness Sekkouri a souligné que cette réforme, qui va aboutir début 2023, va permettre à l'ANAPEC de se concentrer davantage sur la TPME et de s'aligner avec la nouvelle charte de l'investissement qui lui a accordée une place particulière. Il s'agira, entre autres, de revoir les programmes existants (Idmaj, Taehil, Tahfiz…) ainsi que les mesures spécifiques à certaines activités pour mettre en place une offre qui répond de façon horizontale à tous les secteurs. « Notre objectif est d'aller vers une offre sectorialisée qui comprend non seulement les seuils financiers qui vont être retenus par secteur mais aussi le dispositif technico-administratif qui va suivre », a annoncé le ministre. Avec cette nouvelle vision, l'Agence devra créer environ 700.000 emplois d'ici la fin du mandat gouvernemental de Akhannouch soit vers fin 2026. Ce qui est certain c'est que 2023 va être une année charnière de réformes dans un contexte international malheureusement pas des meilleurs. Attendons de voir comment l'Exécutif parviendra-t-il à s'en sortir et à honorer ses engagements.