Ecrit par la Rédaction | La filière du palmier dattier constitue un secteur clé pour le développement économique et social au niveau des quatre régions oasiennes : Draa Tafilalet, Souss Massa, l'Oriental et Guelmim Oued Noun. Elle occupe également une place importante dans la stratégie « Génération Green 2020-2030 ». Mais dans le cadre de son développement, la question de l'eau dans les Oasis se pose avec acuité. Organisé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par l'Association du Salon International des Dattes au Maroc (ASIDMA), le SIDATTES revient après une absence de deux années, et met la lumière sur l'importance et le rôle des oasis et les enjeux liés à la préservation des ressources naturelles pour la durabilité de ces territoires. Il met également à l'honneur le palmier dattier, qui constitue l'ossature de l'agriculture oasienne. L'occasion de prendre connaissance des derniers développements de la filière Palmier dattier et des perspectives d'avenir notamment dans le cadre de la nouvelle stratégie « Génération Green 2020-2030 ». Laquelle stratégie qui vise la poursuite de la réhabilitation de la palmeraie traditionnelle et l'extension des plantations en dehors de la palmeraie. Elle vise également l'amélioration de la productivité, le développement de la valorisation, l'augmentation des exportations et la diversification des débouchés, la modernisation des circuits de distribution et de commercialisation interne et la valorisation des sous-produits du palmier dattier. L'événement est également l'occasion de débattre de plusieurs thématiques déterminant dans la réalisation des objectifs assignés aussi bien sur le plan économique mais social et environnemental. Et l'une de ces questions saillantes dans la conjoncture actuelle est celle de l'eau dans les oasis. Les zones oasiennes du Maroc sont soumises à un climat aride marqué par des précipitations faibles et irrégulières. Dans ce contexte climatique, la maîtrise de l'eau par l'irrigation a toujours été une nécessité pour améliorer la résilience de ces oasis et faire face à l'aridité du climat. La menace des changements climatiques et la forte croissance de la demande en eau viennent accentuer la pression sur les ressources hydriques déjà fragiles au niveau de ces zones. En termes de réalisations selon la tutelle, depuis la mise en œuvre du Plan Maroc Vert 2008-2020, d'ambitieux programmes d'économie d'eau et de renforcement de la résilience de l'agriculture irriguée dans ces zones oasiennes ont été entrepris à travers notamment la reconversion des systèmes d'irrigation traditionnels à l'irrigation localisée, qui a porté sur près de 60 000 Ha dans les principales zones oasiennes. Il a également été procédé à l'extension des terres sous irrigation à travers la création de nouveaux périmètres et le renforcement de l'irrigation des périmètres existants dominés par les barrages réalisés ou en cours de construction. Deux projets ont été réalisés dans ce cadre au niveau des zones oasiennes. Il s'agit du projet de la sauvegarde de la palmeraie de Figuig au niveau de la région de l'Oriental (700 ha) et le projet de Timkkit (1050 ha) au niveau de la région de Draa Tafilalet. Le PMV a également entrepris la réhabilitation et la sauvegarde des périmètres de Petite et Moyenne Hydraulique (PMH) sur une superficie de plus de 61 000 ha à travers l'amélioration de l'efficience de l'utilisation de l'eau par le revêtement des seguias sur un linéaire de 497 km. De nouveaux objectifs dans le cadre de la stratégie Génération Green Les principaux objectifs fixés à l'horizon 2030 pour le développement de la filière du palmier dattier concernent la plantation de 5 millions de plants dont 3 millions de plants au niveau de la palmeraie traditionnelle et l'extension de la superficie en dehors de la palmeraie traditionnelle de 14.000 ha pour atteindre 21 000 ha. Sur un autre registre, l'objectif poursuivi est une amélioration à tous les niveaux, notamment de la production pour atteindre 300 000 T, du taux de conditionnement pour atteindre 50 % contre 8 % en 2020 et de transformation pour atteindre 10% contre 0.3% actuellement. Enfin GG 2020-2030 tend à la promotion des exportations pour atteindre 70.000 T contre 3.600 T en 2020. Pour ce faire et bien gérer la question de l'eau qui est déterminante dans la réalisation de ses objectifs, la stratégie Génération Green pour la décennie 2020-2030 ambitionne de doubler l'efficacité hydrique et d'atténuer l'impact des pénuries d'eau, et ce, à travers la sauvegarde des ressources en eau souterraines (cas de la nappe de Meski-Boudnib) mais également le développement de la filière phœnicicole dans les zones oasiennes. L'une des nouveautés concerne la valorisation des terres collectives dans les zones oasiennes. La stratégie GG 2020-2030 tend également à la préservation des périmètres de Petite et Moyenne Hydraulique (PMH) dans les oasis et la sauvegarde du patrimoine des Khettaras. Pour réaliser ces objectifs ambitieux, les investissements prévus portent sur la valorisation des eaux mobilisées par le barrage Kaddoussa pour le développement et la pérennisation de l'irrigation sur 10 000 ha et la réhabilitation de 245 khettaras relevant des zones oasiennes sur un linéaire total de 405 Km. La stratégie GG 2020-2030 œuvrera à la réalisation des seuils pour la recharge des nappes et renforcement de la mobilisation des eaux de surface. Dans le même sillage du PMV, la GG 2020-2030 poursuivra les efforts de reconversion des systèmes d'irrigation traditionnels à l'irrigation localisée ; mais surtout œuvre à la promotion de jeunes entrepreneurs dans les métiers de l'irrigation : accompagnement, système de qualification, aide à l'insertion. Il y a lieu de citer deux projets phares dans le cadre de la question de l'eau, contenus dans la stratégie. D'abord, le projet de développement de l'irrigation à l'aval du barrage Kaddoussa sur 10 000 ha (dont 5 000 ha à irriguer à partir de l'utilisation conjointe des ressources en eau du barrage Kaddoussa et 5 000 ha irrigables à partir des ressources en eau de la nappe souterraine Meski-Boudnib). Ce projet est inscrit dans le contrat programme de développement de la filière phoenicicole. Il est conçu pour être inclusif en intégrant 07 palmeraies traditionnelles et les petits investisseurs et durable en accompagnant le projet par un contrat de nappe conclu avec les partenaires et pour contribuer à la résilience de l'agriculture oasienne face aux changements climatiques. Il fait partie des premiers projets qui ont bénéficié des financements des Fonds climat (don du Fonds Vert pour le climat d'un montant de 20 millions d'euros, pour appuyer la composante adaptation de l'agriculture oasienne aux changements climatiques). La gestion et la maintenance du futur réseau d'irrigation se fera dans le cadre d'un partenariat public-privé qui consiste à déléguer l'exploitation de l'infrastructure d'irrigation à un opérateur privé doté de l'expérience dans la gestion des réseaux d'irrigation ainsi que des moyens techniques modernes. Le deuxième projet ou programme concerne la réhabilitation et la sauvegarde des périmètres de Petite et Moyenne Hydraulique (PMH) qui constitue l'un des axes d'intervention prioritaire du ministère dans les zones oasiennes. Ce programme vise à améliorer l'efficience des réseaux d'irrigation traditionnels, par l'amélioration des ouvrages de mobilisation de l'eau et la réduction des pertes d'eau dans les réseaux des séguias et khettaras. Ces interventions permettent d'améliorer les disponibilités en eau ainsi que l'efficacité hydrique dans ces périmètres de PMH qui constituent des pôles locaux de développement et de fixation des populations rurales dans leurs territoires. En termes de perspectives, la Stratégie Génération Green prévoit la reconversion des systèmes d'irrigation traditionnels à l'irrigation localisée pour équiper près de 30 000 Ha additionnels dans ces zones et la réhabilitation de 245 khettaras relevant des zones oasiennes, totalisant un linéaire de 405 Km. 9ème session du Conseil d'Orientation Stratégique de l'ANDZOA A noter par ailleurs, que le SIDATTES 2022 a été marqué par la tenue de la 9ème session du Conseil d'Orientation Stratégique de l'ANDZOA, présidée par le Ministre de l'agriculture en présence de Nizar Baraka, Ministre de l'Equipement et de l'Eau, Mbarka Bouaida, Présidente de la Région Guelmim Oued Noun et Présidente de l'Association des Régions du Maroc, Hrou Abrou, Président de la Région Drâa-Tafilalet ainsi que les membres du conseil. Les travaux du conseil ont été consacrés à la présentation des résultats et bilan enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de développement des zones oasiennes et de l'arganier pour la période 2012-2021, les orientations stratégiques futures de l'Agence et le plan d'action pour la période 2023-2025. Le ministre a mis l'accent sur l'importance de la coordination, de la convergence des actions et du partenariat entre tous les acteurs du développement territorial, en en droite ligne avec les axes du Nouveau Modèle de Développement (NMD), notamment, pour les volets relatifs à l'emploi, l'intégration des jeunes, la participation complète et l'intégration des femmes et de tous les marocains du monde. La nouvelle stratégie 2022-2030 qui est en cours d'élaboration par l'ANDZOA tient d'ailleurs en considération les orientations du nouveau modèle de développement et des grands chantiers, stratégies nationales et engagements du Royaume à l'international, avec l'objectif de hisser les zones oasiennes et de l'arganier vers un plus haut niveau de développement.