Intervenant à la cérémonie d'ouverture de la 47ème réunion annuelle de l'Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV), organisée par l'AMMC, Nadia Fettah, ministre de l'économie et des finances, a insisté sur l'importance de gérer l'imprévisible sans compromettre l'avenir. Détails. Dans son discours d'ouverture, Nadia Fettah a rappelé qu'il y a quelques jours, Sa Majesté Le Roi, s'exprimant à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire affirmait « le secteur bancaire et financier national se doit de soutenir et financer la nouvelle génération d'entrepreneurs et d'investisseurs, notamment les jeunes ainsi que les petites et moyennes entreprises. » Pour la ministre, ces paroles nous obligent collectivement à trouver les voies et moyens de mettre le secteur bancaire et financier, ainsi que le marché au sens large, au service des défis majeurs qui se dressent devant nous. Parmi les défis, elle cite notamment la nécessité de « donner du futur au présent » en permettant à la plus grande richesse de notre pays et du continent, la jeunesse, d'avoir suffisamment d'opportunités pour non seulement intégrer le marché formel de l'emploi, mais également libérer son énergie créatrice à travers l'entreprenariat. « A l'heure où l'ancienne et la nouvelle économie s'entrechoquent, là où nous aurions souhaité qu'elles se conjuguent, la question de la jeunesse est devenue, plus que jamais, consubstantielle de tout projet de développement cohérent et inclusif », souligne-t-elle. Ce dernier est à l'image de celui que le Maroc ambitionne de déployer à l'horizon 2035, en créant une liaison plus forte entre l'économie et le social, tout en consolidant le fil rouge de la transition écologique, qui s'impose désormais à nous tous. Pour elle, la gestion de l'imprévisible, et la nécessité qui en découle de faire preuve d'agilité stratégique pour trouver des solutions pragmatiques à des problèmes urgents sans toutefois hypothéquer l'avenir fait désormais partie de notre lot quotidien. D'ailleurs, avec l'irruption continuelle de nouveaux risques, de nouveaux sujets, de nouveaux métiers, voire de nouveaux secteurs, la régulation des marchés occupe une place fondamentale et est au cœur des préoccupations du Royaume du Maroc. A ce titre, la ministre a rappelé les initiatives et réformes entreprises par le Royaume du Maroc pour répondre à ces enjeux et défis multiples, et de faire du marché des capitaux un réel vecteur de développement de l'économie. Premièrement, la consolidation de la stabilité financière dont jouit le système financier, à travers un ensemble de réformes législatives et réglementaires pour : * Mettre en place un dispositif de coordination pour la surveillance des risques systémiques entre les pouvoirs publics et les autorités de régulation, dont l'AMMC * Renforcer les pouvoirs des autorités de régulation * Améliorer la transparence financière Deuxièmement, le développement de la performance de notre infrastructure du marché. Outre le renforcement des systèmes opérationnels, je voudrais citer en particulier le renforcement de la gouvernance et le développement des effets de synergie entre les différentes infrastructures existantes, Bourse de valeurs et dépositaire central. Troisièmement, l'approfondissement du marché des capitaux et la diversification des instruments financiers, dont notamment le développement de solutions de financement et de refinancement alternatives à travers le crowdfunding et les obligations sécurisées, la promotion du rôle du secteur du capital investissement dans le financement en fonds propres des entreprises à travers la réforme du cadre juridique régissant ce compartiment, etc. Quatrièmement, l'alignement du marché des capitaux en particulier, et du secteur financier marocain en général, sur les exigences de la durabilité, puisque le Maroc a engagé un grand nombre d'initiatives, dont l'adoption lors de la COP22, d'une feuille de route pour la finance climat afin d'accompagner la transition verte de notre économie et la lutte contre le changement climatique. Nadia Fettah a également souligné l'importance accordée au rôle du marché des capitaux dans le nouveau modèle de développement initié sous les orientations des plus Hautes Autorités du pays. Pour elle, des deux questions essentielles se posent avec acuité : Comment permettre au marché de libérer son énergie créatrice et de remplir sa fonction sociale tout en protégeant nos pays d'une crise majeure ? Comment réguler les marchés comme un matériau composite qui serait « dur et souple à la fois ? En effet, le monde est confronté à une obligation de fluidité pour ne pas gripper la machine économique, mais également à une obligation de vigilance accrue face aux risques liés à la nouvelle économie et ses corollaires que sont la dématérialisation des échanges et l'anonymisation des protagonistes.