Le financement par le marché des capitaux est une nécessité et constitue un complément au financement bancaire, l'objectif étant de diversifier les instruments et les modèles de financement, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid à l'occasion de l'ouverture de la 40ème édition de la Conférence du comité régional Afrique et Moyen-Orient (AMERC) de l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) tenue sous le thème "Le financement par le marché des capitaux en Afrique et au Moyen Orient : défis et opportunités" dont le Maroc et l'AMMC sont les hôtes. Cette diversification doit permettre aux entreprises et spécialement aux PME de disposer de solutions innovantes et adaptées à leurs besoins, et permettre aussi aux épargnants de bénéficier de possibilités d'investissement accrues, a précisé le ministre. Concernant le financement de l'infrastructure par le marché, le Maroc a fait le choix d'intégrer le développement des infrastructures dans le cadre d'une vision globale de développement durable portée par SM le Roi Mohammed VI, a relevé M. Boussaid, notant que de nouveaux instruments sont en cours de mise en place notamment les organismes de placement collectif en immobilier, les organismes de placement collectif en capital et l'élargissement de la titrisation pour en faire un véhicule de financement pour toutes les catégories d'actifs. Le ministre a souligné également que les régulateurs du secteur financier sont appelés à jouer un rôle primordial dans l'adaptation et la réglementation afin d'intégrer et de renforcer les principes de la responsabilité environnementale auprès des émetteurs et des investisseurs, rappelant que des actions judicieuses ont déjà été initiées notamment l'édition d'un guide sur les Obligations vertes par l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l'établissement d'une feuille de route par Bank Al-Maghrib (BAM). Pour sa part, la présidente de l'AMMC, Mme Nezha Hayat, a souligné que le choix porté sur le Maroc pour organiser cette manifestation a été fait compte tenu des nombreuses réformes initiées par le Royaume pour développer les marchés des capitaux, citant notamment la création de l'AMMC, l'amendement du texte de loi de la bourse, sa démutualisation, sa privatisation, ainsi qu'un nombre de projets de lois qui sont en train d'être votés comme la loi sur les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Mme Hayat a, en outre, relevé que cet événement constitue une occasion pour aborder les défis de l'intégration régionale et examiner les moyens à même de permettre aux marchés des capitaux de la région de financer, non seulement les projets des pays, mais également les projets transfrontaliers. De son côté, la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensalah Chaqroun, a estimé que les opportunités d'affaires en Afrique et au Moyen-Orient sont infinies, mais les sources de financement restent traditionnelles et se concentrent sur le secteur bancaire, notant qu'en Afrique seulement 7% des fonds sont collectés via des financements alternatifs. Elle a également relevé que le secteur financier marocain est l'un des plus sophistiqués du continent, par sa conformité aux normes internationales et son affirmation comme un hub régional et africain, ce qui est reflété notamment avec le succès réalisé par Casablanca Finance City. Cette manifestation, placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a été marquée par l'organisation de quatre panels, portant notamment sur "les défis du financement des projets d'infrastructure par le biais des marchés de capitaux dans la région", "l'accès aux financements de marché des petites et moyennes entreprises", "financer l'économie verte : nouvelles opportunités de croissance" et "l'intégration régionale des marchés de capitaux en Afrique et Moyen-Orient".