Le développement de l'Afrique doit s'appuyer sur la conjonction entre financements publics et privés, a affirmé, jeudi à Bruxelles, Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume. ''L'Etat, le secteur public, les banques de développement, les capitaux privés et les marchés de capitaux ont chacun un rôle fondamental à jouer dans le financement du développement du continent africain'', a dit N. Bensouda, qui intervenait lors d'une table-ronde sur ''l'Afrique et le financement de l'investissement public'', dans le cadre de la 33ème session extraordinaire du Crans Montana Forum Africa. Et de souligner que ''dans une situation où le secteur privé sur le continent se caractérise par une certaine concentration, le secteur public doit jouer le rôle de moteur et de propulseur''. Notant que les différentes politiques publiques menées aujourd'hui en Afrique ont besoin de financement international, le Trésorier général du Royaume a fait observer que des voix s'élèvent pour appeler les agences de notation à prendre en considération les réalités africaines. Il convient, toutefois, a-t-il indiqué, ''de prendre conscience qu'il y a des efforts à faire sur le plan institutionnel, d'une administration efficace, des entreprises publiques qui gèrent correctement les deniers de l'Etat et d'un système financier et bancaire solide et crédible qui respecte les grands principes internationaux en la matière''. Ces questions sont fondamentales dans la mesure où le capital est généralement ''peureux et s'oriente là où il y a la stabilité et la sécurité, où les aspects liés au paiement et aux réserves de change sont bien tranchés'', a souligné N. Bensouda, appelant à ''travailler en bonne intelligence avec les partenaires internationaux pour intégrer toutes ces questions et permettre à l'Afrique de bénéficier du financement nécessaire à son développement''. Il a par ailleurs mis l'accent sur l'importance de ''la gestion efficace des deniers publics, de l'adoption d'une vision de résultats, de la bonne utilisation des ressources naturelles en Afrique, pour en faire des leviers de développement''. Un intérêt croissant doit aussi être accordé à la réglementation financière et de change, et à la solidité institutionnelle des pays africains, en vue de favoriser l'investissement et la capacité de gestion des projets, a-t-il ajouté. N. Bensouda a également appelé les pays africains à ''participer et être actifs dans les organisations internationales qui produisent la réglementation internationale pour faire entendre leurs voix''. Placée autour de la thématique "le monde à l'heure de la souveraineté économique de l'Afrique'', le forum a invité des personnalités africaines pour échanger avec des hauts représentants des institutions européennes, d'organisations internationales, ainsi qu'avec des autorités officielles et milieux d'affaires du monde. Trois jours durant, cette session extraordinaire du forum débattra de la construction d'un nouveau partenariat Afrique-Europe, des défis sécuritaires, du renforcement des systèmes de santé publique, du financement de l'investissement public et de la place de la femme africaine est dans la lutte pour la sécurité alimentaire. Créé en 1986, le Forum de Crans Montana est une organisation internationale non gouvernementale suisse, à vocation mondiale. En 1998, avec le soutien du Conseil Fédéral suisse, le Forum s'est engagé dans une action ''permanente'' en faveur du développement et de l'intégration mondiale de l'Afrique, réunissant à chaque fois des dirigeants des mondes politique et économique.