La tendance de la contrefaçon est à la baisse aussi bien en nombre, -25%, qu'en valeur, -21%. 80% des faux billets détectés sont réalisés par des moyens rudimentaires, ce qui écarte la présence d'un circuit professionnel de contrefacteurs, mais la vigilance reste de mise. L'Institut d'Emission, Bank Al Maghrib, a détecté en 2017 quelques 9.753 faux billets, en repli de 25% en nombre et de 21% en valeur (Environ 1,5 MDH). Quant aux fausses pièces de monnaie, aucune contrefaçon n'a été détectée par Bank Al Maghrib en 2017. Considérée en nombre, la tendance d'évolution à la baisse concerne toutes les dénominations. De même, le nombre de faux billets en circulation est passé de 8,6 millions de billets en 2016 à 6,1 millions en 2017. Evolution des faux billets entre 2013 et 2017 (Source BAM) Cela dit, la banque centrale révèle la valeur très marginale des faux billets décelés comparativement au numéraire en circulation, qui a atteint 232 milliards de dirhams à fin 2017. On notera aussi que les contrefacteurs ciblent essentiellement la coupure de 200 DH qui représente, à elle seule, 62% du nombre total de contrefaçons, contre 24%, 8% et 6% respectivement pour les coupures de 100, 50 et 20 DH. Et ce sont les faux billets de la série 2002 qui représentent le gros du trafic avec une part de 58% des contrefaçons suivis des billets contrefais de la série 2012 avec une part de 25 %. Il faut signaler que le retrait progressif des billets type 1987 a eu un impact positif en matière de réduction de la fausse monnaie de cette série, dont la part ne dépasse pas 17% en 2017, contre 32% un an auparavant. Peut-être faudra-t-il en faire de même pour la série 2002, très prisée par les contrefacteurs. Concernant les monnaies étrangères, Bank Al-Maghrib relève que le nombre détecté de faux billets de banques étrangers a reculé pour les principales devises, à savoir le dollar américain et l'euro, avec des évolutions respectives de l'ordre de -18% et de – 40% par rapport à 2016. A travers le traitement des faux billets détectés par la Banque Centrale, le faux monnayage au Maroc paraît être une manœuvre des contrefacteurs occasionnels et non un produit de circuits professionnels, assure BAM. Preuve en est, 80% des faux billets décelés sont réalisés au moyen de photocopieurs ou d'imprimantes couleur. Mais la vigilance reste de mise puisque Bank Al-Maghrib assure un suivi permanent des nouvelles tendances de contrefaçon, ainsi qu'une veille sur les risques latents. Elle adapte en continu son dispositif de détection de la fausse monnaie par la mise en place des équipements fiduciaires de pointe. De plus, elle renforce en permanence le périmètre des contrôles des banques et des centres privés de tri, en vue de leur conformité avec les nouvelles exigences en matière de recyclage de la monnaie fiduciaire.