Ecrit par Imane Bouhrara | Entre la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier du Sahara marocain et celle attendue en avril l'on serait tenté de croire que le terrain est balisé vers une résolution définitive de ce dossier vieux de 47 ans. Pourtant la vigilance est de mise et le Maroc est appelé à livrer d'autres batailles particulièrement en Afrique. Entre octobre 2021, date de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2602 sur le dossier du Sahara marocain et celle attendue en avril 2022, bien de l'eau a coulé sous les points pour ne citer que la fin du coup de froid entre Rabat et Berlin et la position espagnole qui a rallié la cause de la « raison » en annonçant son soutien à l'initiative marocaine d'automobile. Laquelle position dont a pris acte l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Dans la foulée la France a réitéré son soutien à cette initiative alors que du côté américain les relations sont au beau fixe après le sommet du Néguev et la visite de Blinken au Maroc. Côté russe, le Maroc a joué la carte de la neutralité en ne prenant pas part au vote de la résolution de l'assemblée générale de l'ONU début mars. Sur un autre plan, l'Algérie est de plus en plus isolée sur la scène internationale par ses positions incohérentes à commencer par son refus de prendre part aux négociations sur ce différend sous la houlette de l'ONU au rappel de son ambassadeur en Espagne pour consultation avec effet immédiat, après le changement de position de l'Espagne sur ce dossier. Ce qui confirme une fois de plus son implication directe dans ce dossier. Avec cette succession des victoires diplomatiques réalisées par le Maroc tout prête à croire que le terrain est balisé pour siffler la fin de la partie. Et pourtant, la vigilance reste de mise car tout ne se joue pas que dans les couloirs de l'ONU. « La prochaine résolution du conseil des nations unies sera favorable au Maroc et soutiendra l'initiative marocaine d'autonomie et inclura également la nouvelle position de l'Espagne dans le rapport de l'ONU », confirme Cherkaoui Roudani, expert en études géostratégique et sécuritaire. Avec le soutien de nombre de pays européens et des US, demeure le cas Russie. A ce sujet, Cherkaoui Roudani ne semble pas s'inquiéter. « La Russie ne peut pas épouser une posture à l'encontre de la souveraineté marocaine sur son Sahara parce que historiquement la Russie croit en les aires civilisationnelles et abhorre le séparatisme. Elle-même se trouve avec les cas de la Crimée et le Donbass », explique-t-il. Mais pour l'expert, la vigilance reste de mise ainsi que la poursuite du travail mené par le Maroc sur le plan géopolitique. « A travers l'Algérie, la Russie essaye d'assoir un certain équilibre dans le nord de la Méditerranée, l'ouest et le sud de l'Europe à travers le Maghreb. C'est un problème qu'il faut approcher sous le prisme géopolitique », analyse Cherkaoui Roudani qui rappelle que ce différend a été créé dans un jeu d'influence stratégique dans le contexte de la guerre froide qui a été récupéré par l'Algérie, par la Libye et même par certains pays africains. Pour lui, c'est à ce niveau que le Maroc doit renforcer son action menée avec succès et couronnée par la réintégration de l'Union africaine en 2017. Plus le Maroc gagnait du terrain plus l'Algérie se trouvait isolée. Et dans sa quête perpétuelle à nuire aux intérêts du Maroc, elle a même mené la création de l'alliance G4 formée en marge du Sommet UE-UA entre l'Ethiopie, l'Afrique du Sud, l'Algérie et le Nigéria, ce dernier avec lequel le Maroc est lié par le projet de Gazoduc. C'est dire que le Maroc est de tous les fronts pour défendre son intégrité territoriale contre toute les velléités de certains pays africains, de moins en moins nombreux faut-il souligner. « Le communiqué de l'Alliance G4 entre ses lignes c'est un coup d'Etat aux institutions de l'Union africaine », estime dans ce sens Cherkaoui Roudani. En effet, le retour du Maroc au sein de l'UA et ses organes et le lancement de plusieurs initiatives fédératrices et en faveur du partenariat Sud-Sud, voilà donc que ses adversaires battent en retraite avec ce G4. L'Algérie et l'Afrique du Sud en manquent de cartes à jouer ne sont pas moins nuisibles. Et au niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies, Cherkaoui Roudani estime que bien qu'il faille faire échec et mat de ce différend, il n'est pas près de la résolution tant que ce conseil n'évoque pas la question des séquestrés de Tindouf et tant que certaines ONG continuent de soutenir les adversaires du Maroc. Mais pour lui, l'Afrique n'est pas à négliger sur ce dossier. L'Afrique sera ainsi le champ des dernières batailles pour faire tomber les derniers remparts des adversaires de notre intégrité territoriale.