L'Union pour la Méditerranée (UpM) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) soutiennent le projet de restauration de la biodiversité en Méditerranée par la restauration des forêts et des paysages, notamment au Liban et au Maroc. Dans la région méditerranéenne, on compte plus de 80 millions d'hectares de terres dégradées. Plus de 400 000 hectares de forêts partent en fumée chaque année et au moins 16 % des espèces animales et végétales des forêts méditerranéennes sont en voie d'extinction en raison de menaces environnementales notamment les incendies de forêt provoqués par le changement climatique. Il est essentiel d'assurer une planification, une mise en œuvre et un suivi efficace des programmes d'envergure tels que la protection des forêts et la restauration des paysages (RPF) pour atteindre les objectifs climatiques dans la région méditerranéenne. Les forêts ont une importance capitale dans l'atténuation du changement climatique de la région euro-méditerranéenne. Afin de soutenir la mise en œuvre de pratiques de restauration des forêts et des paysages dans la région, l'UpM et la FAO promeuvent le projet « Intensifier la restauration des forêts et des paysages pour rétablir la biodiversité et promouvoir des approches communes d'atténuation et d'adaptation ». L'initiative a pour but de trouver un équilibre entre la restauration des services des écosystèmes liés aux habitats de la faune et de la flore sauvages, à la biodiversité, à la régulation de l'eau, au stockage du carbone et le soutien des fonctions productives des terres pour l'agriculture et d'autres utilisations connexes. Le projet implique de manière proactive tous les utilisateurs des terres tout en appliquant des processus décisionnels participatifs. Disposant d'un budget de 1 850 000 € sur une période de 4 ans, le projet représente la composante méditerranéenne d'un projet mondial plus vaste intitulé « L'Accord de Paris en action : montée en puissance de la restauration des forêts et des paysages pour atteindre les contributions déterminées au niveau national » (2018-2022). L'aval de l'Union pour la Méditerranée (UpM) a permis à certains pays méditerranéens de bénéficier d'une assistance technique spécialisée sur la lutte contre la dégradation des terres et l'utilisation des instruments de financement climatique. Maroc : Un nouveau plan de gestion participative pour la forêt de Maâmora et des activités de restauration dans la forêt modèle d'Ifrane. (SEQUENCES VIDEO DISPONIBLES) La forêt de Maâmora est la plus grande forêt de chêne-liège du monde, située dans la plaine atlantique marocaine entre Rabat et Kénitra. Depuis 1918, le Département des Eaux et Forêts du Maroc a fourni d'impressionnants efforts pour la conservation et le développement de la forêt dans la région. Toutefois, malgré tous ces efforts concertés, une superficie approximative de 300 000 hectares de chênes-lièges s'est transformée en une forêt partiellement dégradée en raison du changement climatique et d'activités humaines non durables. La collecte massive de glands pour la consommation humaine, le surpâturage et la récolte de bois ont entraîné une forte aridité qui a aggravé la disparition générale de la zone forestière. Avec l'appui de la FAO, le Département des Eaux et Forêts du Maroc a pu développer un plan de gestion incluant des approches participatives de renforcement des capacités et un plan de développement socio-économique, de sorte que la population locale puisse jouer un rôle central dans les efforts de restauration et de conservation pour réhabiliter la forêt de Maâmora. Le plan de gestion prévoit la mise en place de contrats novateurs avec les communautés locales afin de garantir une compensation pour la perte temporaire de pâturage due à la mise en œuvre des interventions de restauration. Cela a conduit au développement de nouvelles chaînes de valeur telles que la récolte de truffes afin de fournir des flux de revenus économiques alternatifs aux communautés locales qui dépendent des forêts. Les zones dégradées destinées à être restaurées ont été identifiées grâce à une évaluation complète des pratiques de restauration existantes et à une étude socio-économique visant à évaluer l'impact actuel des populations locales sur les principales ressources forestières. Ce plan de gestion consistera en un essai pilote sur 3 423 hectares de terres désignées à des fins de restauration avec l'implication des acteurs locaux.