Un avenant à l'accord de coopération entre le ministère de la Justice et l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), qui définit le cadre général de coordination entre les deux parties pour l'intégration de l'Amazighe dans le système judiciaire, a été signé, mardi à Rabat, lors d'une cérémonie présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Cet avenant, qui vient couronner la volonté des deux parties d'asseoir un partenariat agissant visant à renforcer la présence de la langue amazighe dans le système judiciaire, a été signé par le ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi, et le recteur de l'IRCAM, Ahmed Boukous. "Partant du fait que la consécration constitutionnelle de la langue amazighe émane d'une décision et d'une haute volonté royale, sans laquelle cette étape n'aurait pu être franchie, nous sommes engagés en tant que gouvernement à accélérer les chantiers stratégiques prioritaires stipulés dans la loi organique 26-12 relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et de son intégration dans les divers aspects de la vie: enseignement, culture, système judiciaire et administration", a affirmé A. Akhannouch lors de cette cérémonie. Il a, dans ce sens, mis l'accent sur l'impératif de mobiliser les efforts et les ressources humaines, logistiques et financières à même de mettre en œuvre les dispositions de cette loi organique, particulièrement en matière de parachèvement des chantiers juridique, organisationnel et institutionnel, permettant de traduire dans les faits les deux lois organiques relatives à l'officialisation de la langue amazighe et du Conseil national des langues et de la cultures marocaine. De son côté, A. Ouahbi a souligné que ledit accord vise à associer l'IRCAM à une série de démarches auxquelles son département a adhéré dans le cadre d'une nouvelle étape permettant de réunir les conditions d'un procès équitable, relevant, entre autres, la nécessité d'engager un interprète pour assister le citoyen ne maitrisant pas la langue arabe auprès du juge. Ainsi, cent nouveaux fonctionnaires, dont 60% parlent l'Amazighe, seront recrutés et répartis sur les tribunaux ayant besoin d'interprètes de la langue amazighe, en application des hautes orientations Royales ainsi que du programme gouvernemental, a annoncé le ministre dans une déclaration à la presse. A cet effet, il a indiqué qu'un concours de recrutement sera ouvert, au cours des deux prochains jours, aux étudiants diplômés en psychologie et sociologie, titulaires d'un master en culture amazighe et lauréats des instituts d'assistance sociale. Dans une allocution de circonstance, A. Boukous a salué la signature de cet accord qui constitue une étape importante dans le cadre du processus de mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, notant que la valorisation du capital humain est la solution optimale aux problèmes d'intégration de la langue amazighe dans les différentes institutions, tel que stipulé dans ledit accord, "considéré comme une initiative pragmatique et une étape essentielle dans ce domaine". A cet égard, il a réitéré l'engagement de l'IRCAM à accompagner pareilles initiatives, soulignant que l'Institut demeure à la disposition de toutes les institutions pour l'opérationnalisation du programme gouvernemental dans son volet lié à la mise en œuvre du caractère officiel de l'Amazighe. Cette cérémonie s'est également tenue en présence du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, de la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme administrative, Ghita Mezzour, du président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mohamed Abdennabaoui, du président du Ministère public, Moulay El Hassan Daki, et de responsables de l'IRCAM et de l'administration centrale du ministère de la Justice.