Accord entre le ministère de la Justice et l'IRCAM Le ministère de la Justice et l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) ont signé, mercredi à Rabat, un accord de coopération et de partenariat visant l'intégration de la langue amazighe dans le système judiciaire. En vertu de cet accord, l'IRCAM accompagne le ministère dans la sélection et la formation des cadres qualifiés dans les domaines de la traduction et de l'interprétariat, dans la traduction des documents et textes administratifs et juridiques vers la langue amazighe, ainsi que dans l'élaboration d'un lexique du système judiciaire. L'ambition est, également, d'accompagner le ministère de la Justice dans l'organisation de sessions de formation en langue amazighe au profit de son personnel, en particulier celui des front-offices et des centres d'accueil et de réclamations, ainsi que dans la formation des huissiers de justice, des fonctionnaires et des personnes exerçant des professions judiciaires. Intervenant à cette occasion, le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader a indiqué que la signature de ce partenariat, en tant que cadre général de coordination et de coopération avec l'IRCAM portant sur le système judiciaire, représente un référentiel important en vertu duquel l'IRCAM accompagne les efforts déployés par le ministère pour réaliser cet objectif. «Le ministère a élaboré son propre plan d'action sur la manière et les étapes de l'intégration de la langue amazighe dans le système judiciaire, comportant certaines procédures méthodologiques, notamment la signature de cet accord, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi organique 26-16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l'amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique», a-t-il dit. Le plan d'action comprend, également, des démarches et des initiatives pratiques visant, entre autres, à intégrer la langue amazighe dans les plaques signalétiques au sein du ministère, des juridictions de proximité, des directions provinciales et des centres de conservation, a-t-il expliqué, notant qu'il a été procédé, mercredi, au changement de l'enseigne du ministère de la Justice en y incluant les langues arabe et amazighe. Il s'agit également, a-t-il dit, d'élaborer un guide de référence pilote pour la formation dans le domaine de la langue amazighe et de renforcer la formation de base en la matière au sein de l'Institut supérieur de la magistrature, notamment pour les huissiers de justice et les fonctionnaires du ministère, en programmant des sessions de formation continue dans le domaine de la langue amazighe. M. Ben Abdelkader a fait observer, à cet égard, que l'Institut supérieur de la magistrature a entamé, il y a plus d'un an, la formation des huissiers de justice en Amazighe, soulignant que le ministère, qui a élaboré au début de cette année son plan d'action sur les modalités et les étapes de l'intégration de la langue amazighe, est en train de mettre les dernières retouches pour la mise en place de structures d'accueil et d'orientation en langue amazighe et l'intégration de cette langue dans les plaques signalétiques, ainsi que la réalisation de capsules d'information en langues arabe et amazighe. Pour sa part, le doyen de l'IRCAM, Ahmed Boukous a affirmé que l'accord s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la constitution, en particulier l'article 5 qui stipule que l'amazighe est une langue officielle à côté de l'arabe, et sur la base de la loi organique 26-16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l'amazighe, ainsi que les modalités de son intégration dans l'enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, en particulier le domaine de la justice et le système judiciaire. M. Boukous a affirmé que cet accord a pour objectif d'améliorer les relations de coopération et de partenariat entre le ministère de la justice et l'IRCAM, pour la mise en œuvre et la consolidation de l'intégration de la langue amazighe dans le domaine de la justice, afin de développer la qualité des services judiciaires et administratifs destinés aux usagers.