L'une des principales missions de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) est de coopérer avec les autorités gouvernementales et les institutions concernées pour mettre en œuvre les politiques adoptées par l'Etat visant l'intégration de l'amazigh dans le système éducatif, a affirmé, mercredi à Rabat, le doyen de l'IRCAM, Ahmed Boukous. Intervenant à l'ouverture d'une journée d'étude organisée par le Centre de la recherche didactique et des programmes pédagogiques (CRDPP) sous le thème "Pour le développement du statut de la langue amazighe dans le système éducatif", M. Boukous a relevé que l'Institut est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires notamment pour faciliter l'enseignement de l'amazigh, mettre en place des outils didactiques et élaborer des dictionnaires spécialisés et des plans d'action pédagogiques dans l'enseignement public. L'IRCAM contribue également à la préparation de programmes de formation de base et continue en faveur des cadres éducatifs chargés de l'enseignement de cette langue, a-t-il ajouté, soulignant que cette rencontre a notamment pour but de donner un nouvel élan à l'action participative entre le ministère de l'Education nationale et l'Institut en vue de mettre en place une commission conjointe pour traiter les questions relatives à la généralisation de l'enseignement de l'amazigh. Pour sa part, le ministre de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a indiqué, dans une allocution lue en son nom par le directeur des curricula, Fouad Chafiqi, que le ministère est déterminé à honorer tous les engagements qui seront stipulés par la loi 26-16 définissant le processus de mise en œuvre du caractère officiel de l'amazigh, et ce en collaboration avec les parties concernées. Le ministre a également fait savoir que depuis 2003, le ministère ne ménage aucun effort pour valoriser et préserver les acquis relatifs à l'intégration de la langue amazighe dans le système éducatif. Il a, en outre, souligné que le ministère, en collaboration avec l'IRCAM, a procédé à la révision de l'enseignement de la matière de l'Histoire, particulièrement en sixième année primaire, notamment en ajoutant une leçon indépendante sur "la civilisation amazighe" et en veillant à garantir la diversité culturelle qui fait la richesse du Maroc et du contenu des manuels scolaires, après leur révision complète en 2015 à la lumière de la nouvelle constitution du Royaume. Le ministre a mis l'accent sur la nécessité de continuer à former des enseignants qualifiés de la langue amazighe, en fonction des postes budgétaires mis à la disposition du ministère. De leur côté, les représentants des Académies régionales d'éducation et de formation (AREF) des régions de Dakhla Oued Eddahab, Rabat-Salé-Kénitra, Guelmim-Oued Noun et Souss Massa se sont félicité des réalisations accomplies dans le domaine de l'enseignement de la langue amazighe au sein de ces régions. Ils ont notamment cité l'"Olympiade Tifinagh" organisée par les AREF de Rabat-Salé-Kénitra et Souss Massa, le plan d'action régional annuel consacré à l'Amazigh, outre un plan de formation de la direction et des professeurs. Dans ce sens, la directrice de l'AREF de Dakhla Oued Eddahab, El Jaida Leibek, a indiqué que le taux d'établissements enseignant la langue amazighe dans la région a atteint 22%, ajoutant que 740 étudiants en bénéficient. Ont pris part à cette journée d'étude, le secrétaire général de l'IRCAM, El Houcine Moujahid, et nombre de chercheurs de l'Institut.