Bank Al-Maghrib a passé en revue la conjoncture économique du pays lors de son conseil trimestriel tenu le 26 septembre. Ainsi, le Wali de la banque centrale, Abdellatif Jouahri, est notamment revenu lors de la conférence de presse sur le report de la réforme du régime de change. Détails... Au sujet de la suspension de la mise en œuvre de la flexibilité du dirham « Vous n'êtes pas sans savoir que les prérogatives de cette réforme ne sont pas à notre niveau mais plutôt au niveau du gouvernement. La décision au plan politique de migrer vers la nouvelle réforme revient donc à l'Exécutif, et c'est à la banque centrale de gérer tout ce qui concerne l'aspect technique au titre des travaux de préparation. Dès le départ, nous avons constitué un comité conjoint et j'avais demandé au Fonds Monétaire International un appui technique pour suivre toute l'opération de façon à ce que nous puissions bénéficier de l'expérience de tous ceux qui ont pu, à travers le monde, faire ce genre de réforme pour nous permettre d'attaquer cette réforme dans les meilleures conditions. Mais, comme vous le savez, la formation du nouveau gouvernement a pris beaucoup de temps et durant toute cette période c'est Bank Al-Maghrib qui a communiqué sur la flexibilité, et du coup, les gens se sont dit que la banque centrale qui décide de la mise en œuvre de la réforme. Le Maroc dispose aujourd'hui de tous les prérequis nécessaires pour le nouveau régime, et j'avais dit que nous allions entamer la réforme de façon volontaire. Sur le plan de la communication, nous avons tenu 20 réunions avec les banques, 14 avec la CGEM et les opérateurs et au moins deux ou trois avec les bureaux de change. Nous sommes également allés à la rencontre des MRE pour tout expliquer. Après cela, nous avons attendu que le gouvernement soit mis en place, et après nous avons tenu une réunion avec le chef de l'Exécutif pour lui exposer le nouveau régime. J'ai également dit que nous n'allions pas faire une dévaluation. Même l'agence Fitch Ratings a confirmé tout ce que nous avons dit ». Le report est un signe positif « Il se peut qu'il y ait besoin d'effectuer des études complémentaires, et si c'est le cas, nous sommes prêts à les faire. Il y a deux points sur lesquels je voudrais apporter des clarifications. D'abord, il faut savoir que cette réforme, avec tout ce qui a été fait et dit, n'est pas une réforme pour elle-même. Son objectif est de soutenir la compétitivité et amener le Maroc à mieux se prémunir contre les chocs extérieurs. Maintenant, si le gouvernement a reporté sa mise en œuvre, pour moi, il me semble que c'est positif s'il veut prendre le temps pour mieux apprécier à la fois la réforme et ses conséquences parce que c'est une réforme qui va durer pendant plusieurs années. Je préfère un gouvernement qui prend le temps de réflexion pour mener de bout en bout la réforme plutôt qu'un gouvernement qui se lance et qui, au bout de la première étape se rend compte qu'il n'avait tous les éléments nécessaires en main. Maintenant, cessons d'être négatifs ».