L'évolution du marché de change marocain a été au centre du débat le 8 mars à Agadir. Initiée dans le cadre des «Matinales du marché de change» par la BMCE Bank et sa banque d'affaires BMCE Capital, cette rencontre vient après une première édition organisée à Tanger. Elle s'inscrit dans le cadre d'un show programmé à travers toutes les régions du Royaume. «Cette démarche vise à apporter une contribution aux efforts déployés par les autorités de tutelle pour présenter les enjeux de la réforme du régime de change et vulgariser les instruments de couverture contre le risque de fluctuation des cours de devises», explique-t-on du côté du BMCE Bank. Les objectifs et prérequis pour un passage vers un régime de change flexible ainsi que les différents changements que connaîtra le régime de change marocain en 2017 ont été débattus. Le panel des intervenants a par ailleurs mis le point sur les enjeux et impacts sur la gestion du risque de change au sein de l'entreprise en insistant sur l'importance de recourir à des stratégies de couvertures comme facteur déterminant dans l'optimisation de ses marges. Focus sur l'intervention des experts de BMCE Bank Les experts de BMCE Bank ont rappelé que le régime de change actuel est un régime fixe basé sur un rattachement de la monnaie nationale à un panier de devises et qu'en avril 2015 les autorités ont procédé au réaménagement des pondérations de ce panier afin de mieux refléter la structure des échanges extérieurs du Maroc. Les nouvelles pondérations sont fixées à 60% pour l'euro et 40% pour le dollar contre respectivement 80 et 20% auparavant. L'actualisation du panier du dirham a constitué un premier pas dans le processus de transition vers un régime de change plus flexible visant à renforcer la compétitivité du Maroc et la résilience de l'économie nationale face aux chocs exogènes. Les experts ont également présenté les prérequis nécessaires à un passage vers un régime de change flexible, à savoir des fondamentaux macroéconomiques solides, un niveau de réserves de change suffisant, un système bancaire résilient, un marché des changes liquide et développé. Par ailleurs, les entreprises présentes à cet évènement ont particulièrement été attentives aux expériences étrangères exposées par BMCE Bank à titre de benchmark, notamment celles de la Pologne, la République tchèque et la Tunisie. Cette comparaison entre les différents processus de flexibilité a montré l'absence d'un scénario unique de réforme en termes de mode opératoire et de calendrier de déploiement. BMCE Bank a mis en lumière l'approche de Bank Al-Maghrib qui a opté pour un processus de transition graduel et ordonné afin de permettre aux différents acteurs du marché de s'adapter à cette évolution et de les accompagner de façon efficace dans cette transition. Les experts de BMCE Capital ont apporté tout l'éclairage nécessaire aux opérateurs économiques pour leur permettre de choisir les instruments de couverture appropriés contre les fluctuations du marché de la devise. «Les stratégies de couverture contre le risque de change présentées s'adaptent à tous les besoins en offrant une gamme de produits qui répond à toutes les échéances et sophistications de la PME/PMI à la grande entreprise», expliquent-ils. Prérequis et objectifs de la flexibilité du dirham Dans un rappel du contexte et des prérequis et objectifs de la flexibilité du dirham, les experts de BMCE Bank ont souligné que les discussions pour la libéralisation du régime de change entre les autorités marocaines et le FMI ont commencé il y a quelques années. Notons dans le même cadre que la mise en place d'un régime de change plus flexible aura pour objectif d'accompagner l'ouverture du Maroc sur l'économie internationale et le développement du secteur financier, de renforcer la compétitivité de l'économie marocaine ainsi que d'atténuer les déséquilibres extérieurs et les chocs exogènes. De ce fait, les autorités réfléchissent depuis quelques années à passer à un régime de change flottant, un passage qui se fera en plusieurs étapes et nécessitera la validation de quelques conditions. Ainsi la banque centrale optera pour un processus de transition graduel et ordonné vers un régime de change plus flexible pour permettre aux différents intervenants de marché de s'adapter à cette évolution et de les accompagner de façon efficace dans cette transition. Pour rappel, la politique de change au Maroc est du ressort du ministère des finances, et sa mise en application se fait par la banque centrale.