CONTACT. Faux coupé au style ramassé et agressif, le nouveau crossover de Toyota arrive sur un segment très concurrentiel où bataillent déjà le Renault Kadjar ou le Nissan Qashqai. A défaut d'une offre mécanique élargie, il a pour lui un haut niveau d'équipement, une motorisation hybride et surtout un look terrible. par Frédéric Mességué En matière de crossover compact, Toyota avait été l'un des précurseurs en initiant le genre avec son RAV 4. Mais il l'a tellement fait grandir que celui-ci ne ressemble plus aujourd'hui à son format original. La conséquence ne s'est pas fait attendre et les clients de la première heure qui souhaitaient rester sur un SUV compact se sont tournés vers d'autres modèles, notamment le Qashqai. L'heure est aujourd'hui à la reconquête pour Toyota et elle se présente sous le nom de CH-R. Lancé en grande pompe à Casablanca jeudi 30 mars lors d'une soirée prestigieuse, le Toyota C-HR (Coupé High Rider) est le premier crossover hybride compact de la gamme Toyota. Animé par une motorisation hybride issue de la 4e génération de la Toyota Prius, il vient d'être commercialisé par Toyota Maroc depuis le début de ce mois d'avril 2017. Un style étrange Comment ne pas penser à la démarche initiée par le Nissan Juke en découvrant pour la première fois ce Toyota C-HR ? Car les deux véhicules, lors de leur lancement respectif, ont cherché à se démarquer sur un marché particulièrement encombré. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Toyota aujourd'hui a réussi son pari. Qu'on aime ou qu'on déteste le style du C-HR, son design particulier oscillant entre le coupé et le SUV et ses lignes anguleuses ne laisse, en tout cas, pas indifférent. La face avant incarne une nouvelle déclinaison des codes stylistiques identitaires de la marque avec, de part et d'autre du badge Toyota, l'étroite calandre supérieure qui déploie ses ailes stylisées et agressives jusqu'aux projecteurs en épousant les angles de la carrosserie. De profil, le mouvement des bas de caisse noirs vers l'avant et l'arrière, conjugué à la ligne d'épaule marquée, accentue l'impression de rapidité du véhicule et l'aspect relevé de la silhouette. Le souci du détail Autre bon point de cette nouveauté, les finitions et la recherche du détail. Ainsi, on note la présence du logo C-HR incrusté dans les optiques et le liseré bleu courant dans l'habitacle en finition haute. Sur la version hybride, on remarque un logo constructeur incrusté de bleu et la présence de la mention « hybrid » sur l'aile avant gauche et à l'arrière droit du véhicule. A bord, on continue d'être surpris positivement. Car si la qualité perçue des matériaux a longtemps été perfectible, chez Toyota, ce n'est plus le cas dans le C-HR avec un habitacle flatteur aux plastiques moussés et aux inserts en cuir. L'architecture en strates continue de la planche de bord crée une atmosphère intérieure chaleureuse en se prolongeant jusqu'aux portes par un décor élégant et un panneau d'habillage noir laqué. Au centre du tableau de bord, on trouve un écran tactile aux différentes fonctionnalités comme le suivi des consommations ou la navigation. Il est complété par un petit écran TFT situé entre les deux compte-tours. L'espace est généreux à l'avant mais les passagers à l'arrière auront l'impression d'être un peu confinés. En cause, les montants arrière relativement épais et le design des vitres qui limite le champ de vision et donc l'entrée de la lumière. Le coffre propose un volume de 377 litres. Son accès est aisé mais le volume reste en deçà de ce que propose la concurrence. Pas de diesel Sur un segment largement dominé par le diesel, Toyota ne propose que deux motorisations mais pas de diesel. Un choix osé, tourné vers l'avenir, mais qui se révèlera peut-être payant... Le moteur d'entrée de gamme est donc un nouveau bloc essence de 1.2 l turbo essence fort de 116 chevaux et disposant d'un couple généreux de 185 Nm de 1.500 et à 4.000 tr/min. Il est associé à une boîte manuelle ou à une boîte automatique de type CVT. L'autre motorisation proposée est bien connue, puisqu'elle est directement reprise de la Prius : il s'agit du groupe hybride essence-électrique développant 122 chevaux. Une motorisation exclusivement disponible avec une boîte de type CVT et une transmission aux roues avant. Certes, comme sur la plupart des hybrides « non rechargeables » de Toyota, la capacité de la batterie du C-HR reste faible et ne permet pas plus de 1 ou 2 km d'autonomie. Mais grâce à la récupération d'énergie lors des phases de freinage et de décélération, ce mode électrique redevient disponible régulièrement. On peut donc passer d'un mode hybride sur routes à un mode zéro émission et silence totale de fonctionnement en milieu semi urbain. Très abouti, le système est loin d'être un argument marketing et témoigne de la maitrise de Toyota dans ce domaine. Enfin, le constructeur n'a pas lésiné sur les équipements et propose pas moins de neuf airbags, le VSC, le capteur de pression des pneus, le cuir, des feux de jour à LED... Deux niveaux de finition sont proposés par l'importateur et la grille tarifaire débute à 220 000 DH. Le haut de gamme Distinctive et motorisation hybride s'affiche à 306 000 DH. A son volant, vous aurez l'avantage de ne pas passer inaperçu...et d'être dans l'air du temps. ■